Les cours du pétrole s'échangeaient, hier, à leur plus haut niveau depuis six mois sur les marchés européens et à New York, dopés par le reflux des stocks pétroliers aux Etats-Unis, la baisse du dollar et un optimisme grandissant sur la reprise de l'économie. L'objectif d'atteindre 75 dollars le baril d'ici la fin de l'année exprimé par les pays membres de l'Opep est proche. Dans la matinée d'hier, les cours du brut ont repassé les seuils de 66 dollars à New York et 65 dollars à Londres, plus franchis depuis début novembre 2008. Ils ont grimpé respectivement jusqu'à 66,01 dollars et 65,19 dollars. La publication des stocks de pétrole aux Etats-Unis a favorisé une remontée appréciable des cours. Selon les chiffres publiés par le département américain à l'Energie (DoE), les stocks de brut ont chuté la semaine dernière aux Etats-Unis de façon bien plus importante qu'attendu, une annonce qui a fait bondir le baril. La remontée des prix pétroliers a débuté depuis ces dernières semaines, notamment avec l'optimisme sur une hausse de la demande de pétrole et les premiers signes de reprise de l'économie américaine. Lors de sa réunion à Vienne jeudi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé de maintenir inchangés ses quotas de production. Les membres de l'Opep maintiennent leur niveau actuel de production de 24,84 millions de barils par jour. L'économie mondiale s'est améliorée suffisamment pour accepter un prix de baril à 75-80 dollars, un des objectifs actuels de l'Opep, a indiqué jeudi à Vienne le ministre saoudien du Pétrole, Ali Nouaimi, soulignant que ''l'Opep a donné l'impression de ne pas pousser les prix trop haut au début de l'année''. ''Désormais, on ne voit pas à l'Opep le besoin de continuer à soutenir l'économie mondiale avec des prix bas'', a-t-il poursuivi. Selon les membres de l'Opep, il y a des signes que les choses s'améliorent et les pays consommateurs achètent de plus en plus de pétrole à l'Opep qui assure 40% de la production mondiale. Le prix de 75 à 80 dollars le baril est un objectif qui peut être atteint, ont-ils estimé. Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Abdallah el-Badri, a estimé hier que le prix du baril de pétrole devrait s'établir entre 70 et 75 dollars d'ici la fin de cette année. "Si cette tendance continue, si la reprise que nous voyons arriver (se matérialise), nous voyons les prix dans une fourchette de 70 à 75 dollars d'ici la fin de l'année", a-t-il déclaré. Cependant, les fondamentaux du marché à l'heure actuelle ne permettraient pas à l'Opep d'augmenter à nouveau sa production, selon lui. Si les stocks mondiaux de brut devaient être réduits à un niveau en dessous des montants nécessaires pour tenir 52 jours et que les prix soient élevés, "alors l'Opep agira pour y remédier", a encore affirmé le secrétaire général.