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Les petits bonheurs du jeudi
Publié dans Le Temps d'Algérie le 14 - 10 - 2015

Nous sommes au début des années 1970. Salem venait de réussir brillamment son examen de sixième et de quitter la petite école du douar pour rejoindre le collège flambant neuf inauguré deux ans plus tôt. Dans cette petite ville du nord-constantinois, on avait entrepris depuis des années d'accueillir les élèves du cycle moyen dans une partie de la plus spacieuse des deux écoles primaires, en attendant l'ouverture du collège en construction. Auparavant, les collégiens du coin, encore en très petit nombre alors, étaient envoyés dans un lycée de Skikda qui cumulait les deux cycles moyen et secondaire. En automne, le petit Salem, qui avait rarement quitté le village et ses prolongements dans les champs, avait rejoint le collège. Etant l'un des tout premiers enfants à parvenir à ce niveau scolaire qui promettait un brillant avenir, il était la fierté et l'espoir de ses parents et de la grande famille qui partageait encore tout.
Il se rappelle encore son émotion, mais aussi son inquiétude au moment de quitter le giron familial. Parce que Salem devait non seulement aller poursuivre sa scolarité à une quarantaine de kilomètres des siens, mais également vivre en internat et ne rentrer à la maison que le week-end, quand son père avait les moyens d'aller le chercher. Passés les premiers jours de dépaysement, le petit Salem s'est rapidement adapté à sa nouvelle vie, aidé en cela par sa volonté d'apprendre et d'entrevoir un destin différent de celui de ses parents et des conditions d'études de très loin meilleures que ce qu'il avait connu jusque-là dans le douar. Un lit confortable dans un dortoir propre et chauffé l'hiver, des repas équilibrés et à des heures régulières, une bibliothèque bien fournie, des promenades le lundi après-midi et une étude surveillée chaque soir. C'est à la rentrée de la deuxième année que Salem avait fait connaissance de Samir qui venait d'arriver de Sétif. Il était d'une année plus âgé que lui mais ils partageaient la même classe. Salem avait appris plus tard que son nouvel ami avait doublé et c'est même un peu pour cela qu'il était là, puisqu'il aurait bien pu s'inscrire dans un collège plus proche de chez lui, d'autant plus qu'il habitait une grande ville, contrairement à lui, «descendu du douar».
Cela se voyait bien d'ailleurs qu'il venait d'une grande ville. Plus éveillé que lui, il portait des vêtements plus à la mode, avait des goûts musicaux d'ailleurs et osait quelques libertés avec la discipline du pensionnat que Salem ne s'était jamais permises avant d'être entraîné par son nouveau et téméraire compagnon de classe.
Samir était là, venu dans les bagages du directeur de l'établissement auquel son père, proche parent, l'avait confié, dans l'espoir d'améliorer ses résultats scolaires, très peu brillants. Une grande amitié lia les deux gamins, et très vite, l'amitié se doubla d'une certaine complicité. Salem sortait de sa coquille de villageois timide, et ensemble, ils en ont vu plus d'une, jusqu'à ce que le hasard des mutations les sépare. Deux ans après, le directeur était muté ailleurs et Samir est reparti dans ses bagages, comme il est venu. Ils ne se sont jamais revus depuis. Après de brillantes études, Salem s'est installé à Alger. Cadre dans un ministère, il mène une vie confortable, avec épouse et enfants. Il lui est arrivé de penser à son ami d'enfance mais il finissait toujours par se dire que c'est du passé lointain et que la vie est ainsi faite. L'année passée, il avait rendez-vous avec un collègue au restaurant. Ils avaient l'habitude de «refaire le monde» de temps en temps autour d'un repas arrosé. Ce jour-là, en l'appelant pour confirmer la rencontre, son collègue lui avait appris qu'il était avec un ami formidable qu'il allait lui présenter en lui assurant qu'il allait lui plaire tout de suite.
En arrivant, le collègue fait les présentations et on a commencé à parler de choses et d'autres en sirotant un verre avant de passer au repas. Puis ce moment où Salem et «l'ami de son collègue» ont commencé à se fixer ostensiblement des yeux, sous le regard intrigué du troisième convive. Puis, l'éclat ! Les deux hommes se sont spontanément levés, se sont retirés de la table et tombent dans les bras l'un de l'autre. Salem !!!! Samir !!!! L'autre n'avait rien compris mais il avait toute la soirée pour demander des explications. Deux amis d'enfance viennent de se retrouver, quarante ans après.
Slimane Laouari
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