Le marché pétrolier a rebondi, hier, sur l'ensemble des marchés, après quatre jours de baisse consécutive. En effet, l'or noir résiste à la difficile conjoncture et parvient à enregistrer une relative hausse. Sur le marché asiatique, le brut valait 46,89 dollars. Le baril de Brent, la référence européenne du brut, s'appréciait, quant à lui, à 50,18 dollars. Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre gagnait 66 cents à 47,04 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Malgré les données publiées, jeudi aux Etats-Unis, sur l'augmentation plus forte que prévu des stocks de brut, le pétrole a renoué avec la reprise. Un rebondissement qui s'explique par les annonces faites par Moscou. La Russie n'a pas écarté la possibilité d'une réduction de sa production afin de stabiliser le marché pétrolier, répondant ainsi aux vœux exprimés par les pays de l'Opep. Le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, cité par l'agence Bloomberg, a déclaré depuis le Kazakhstan jeudi que la Russie était prête à discuter d'une fourchette de prix et de la réduction de la production quand elle rencontrera les pays producteurs de l'Opep, la semaine prochaine. Cette déclaration a eu hier un effet sur les cours du brut, enregistrant une légère hausse. Des informations font état également de la possible chute de la production américaine du gaz de schiste. Selon le département américain de l'Energie, la production quotidienne a chuté de 76 000 barils, son plus bas niveau depuis novembre 2014. Les réserves d'essence ont pour leur part décliné de 2,6 millions de barils. Un baril à 70 dollars en 2016 Selon les experts, la Russie est contrainte aujourd'hui de discuter avec les pays de l'Opep sur les perspectives du marché pétrolier. Outre la baisse des recettes budgétaires, les compagnies pétrolières russes sont contraintes de diminuer leurs investissements. «Si les prix du baril restent à un bas niveau sur une très longue période, une réduction de 5 à 10% de la production pétrolière est tout à fait envisageable», a indiqué récemment le vice-Premier ministre russe Akady Dvorkovich à l'agence Reuters. La Russie, qui s'est toujours refusée jusqu'ici à se rallier à des stratégies d'influence sur les prix du pétrole, est amenée donc à collaborer avec des pays producteurs de l'Opep sur les mesures à prendre pour ne pas subir une grave crise financière à l'avenir. L'Opep a convié huit pays non membres de l'organisation à une réunion le 21 octobre à Vienne. Il s'agit de l'Azerbaïdjan, du Brésil, de la Colombie, du Kazakhstan, de la Norvège, du Mexique, d'Oman et de la Russie. La réunion examinera notamment une proposition du Venezuela qui a pour objectif l'instauration d'un plancher automatique pour les cours du pétrole à 70 dollars. Dans ce contexte, la banque britannique Barclays n'écarte pas une reprise du brut durant 2016. L'équipe de recherche de la banque, qui a estimé que les cours de l'or noir ont touché le fond en 2015, s'attend un rebond progressif du baril à partir du deuxième trimestre de l'année 2016 avec un objectif de 70 dollars le baril fin 2016. Pour justifier son biais optimiste sur le pétrole, le broker rappelle que, contrairement à la situation prévalant dans d'autres matières premières, la production existante d'hydrocarbures a tendance à baisser de 3 à 4% par an. «Ce déclin naturel, combiné au gel des nouveaux projets sur les douze derniers mois, rendent inéluctable un rebond des prix du pétrole selon nous», commentent les analystes de la Barclays.