L'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) de Ouacifs est au centre, ces dernières semaines, d'un bras de fer entre le directeur et le personnel affilié au Syndicat national du personnel de la santé publique (SNPSP). Alors que le syndicat avait lancé un préavis de grève le 8 octobre dernier pour exiger le départ du directeur de l'établissement (voir notre édition du 13 octobre 2015), M. Amar Khodja Nacereddine, le premier responsable de l'établissement qui coiffe les daïras de Ouacifs, Ouadhias et Béni Yenni, avec 48 structures sanitaires dont 8 polycliniques, a tenu à répliquer à ses détracteurs, lors de son passage samedi dernier à notre bureau. Pour le directeur de cet établissement, et contrairement à l'accusation des syndicalistes du SNPSP, le libre exercice du droit syndical est «respecté au sein de son établissement» comme le stipule la loi 90-14. «Le travail du syndicat n'a jamais été entravé, la loi régissant le travail syndical est totalement respectée. J'ai toujours mis à leur disposition des salles pour tenir leurs réunions, de même que les ordres de mission aux syndicalistes dans le cadre des AG et congrès de leur syndicat», a affirmé le directeur qui a tenu surtout à rappeler que la «réglementation accorde 10 heures par mois pour le travail syndical, que chaque travailleur affilié est tenu de respecter à la lettre». Dans sa réplique, M. Amar Khodja est allé jusqu'à douter de la représentativité de ce syndicat, affirmant que les responsables du SNPSP «ont refusé de remettre à l'administration, comme le stipule la loi, la liste nominative des adhérents avec le numéro de leurs cartes pour pouvoir apprécier la réalité de leur représentativité». Selon notre interlocuteur, la loi exige 20% d'adhérents parmi le personnel pour pouvoir prétendre à l'exercice syndical. Concernant l'accusation portée contre lui par le syndicat sur la gestion anarchique et les traitements de faveur au sein de l'EPSP, le directeur a encore une fois affirmé qu'il se conforme toujours à la loi et la réglementation régissant la gestion des établissements sanitaires. «Le décret 90-99 du 27 mars 1990 stipule que tout acte de gestion est du ressort du chef d'établissement, y compris les promotions et les affectations», souligne-t-il. Concernant la dégradation de certaines structures de l'EPSP, comme cela a été soulevé par le SNPSP, M. Amar Khodja qui a avoué avoir hérité à son arrivée en 2014, «d'une polycliniques dans un état lamentable», a tenu à préciser que les travaux de réhabilitation entamés en mars 2015 sont en voie d'achèvement. C'est le cas du pavillon des urgences de Yatafene, du service de radiologie, de la cuisine, la chambre de détente, la réparation du groupe électrogène et la réfection de l'étanchéité. Au sujet des salles de soins réparties à travers les communes et villages des trois daïras dépendant de l'EPSP de Ouacifs, notre interlocuteur a tenu à préciser que «même si ces structures sont un patrimoine des APC, des correspondances ont tout de même été adressées aux maires des localités afin de procéder à des travaux de réhabilitation pour permettre aux malades de bénéficier de meilleurs soins et aux personnels d'exercer dans des conditions décentes». Concernant l'accusation de fermeture du pavillon des urgences de Yatafene, portée par le SNPSP dans sa déclaration, le directeur rétorque : «le PU de Yatafene fonctionne le plus normalement du monde. Certes il y a un manque de personnel, mais cela ne va pas durer car la direction va procéder prochainement à un redéploiement du personnel, après avoir assaini la carrière de tout le monde, notamment les arriérés de salaires et les indemnités», affirme M. Amar Khodja qui nous a indiqué que le coût de l'opération a été de 13,2 milliards de centimes. L'autre point soulevé par la section syndicale concerne «la demande de mutation collective signée par la plupart des praticiens». Une information que le directeur de l'EPSP dément catégoriquement. «Aucune demande de mutation collective ne m'est parvenue à ce jour. En plus tout le monde doit savoir qu'une telle procédure est non réglementaire pour la simple raison que la démission est strictement individuelle», précise M. Amar Khodja.