La crise syrienne s'invite à nouveau à Vienne. Une réunion préparatoire quadripartite est programmée aujourd'hui, avec cependant une nouvelle donne dans ces pourparlers, la participation de l'Iran aux discussions. En effet, les chefs de la diplomatie de la Russie, des Etats-Unis, de l'Arabie saoudite et de la Turquie vont se retrouver aujourd'hui à Vienne pour discuter du conflit syrien. Cette réunion quadripartite regroupera la Russie, les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et la Turquie à Vienne représentés par les chefs de la diplomatie. Le Russe Sergueï Lavrov, l'Américain John Kerry, le Saoudien Adel Al Jubeir et le Turc Feridun Sinirlioglu seront rejoints demain par leurs homologues iranien, égyptien, irakien et libanais, invités par les Etats-Unis. L'Union européenne et la France seront également de la partie. En effet, l'Iran participera aux discussions programmées demain à Vienne sur le dossier syrien, a annoncé hier l'agence de presse Isna, citant le ministère iranien des Affaires étrangères. La participation de l'Iran va imprimer à ces pourparlers un tournant diplomatique majeur. Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, sera accompagné de ses adjoints Hossein Amir Abdollahian, Abbas Araqchi et Majid Takht Ravanchi, selon le porte-parole du ministère, Marzieh Afkham. La quadripartite prévue demain à Vienne fait suite à celle organisée vendredi dernier dans la ville de Vienne, au cours de laquelle le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avait évoqué une nouvelle réunion, mais plus élargie. Rejoignant la proposition russe à travers la nécessité d'élargir les discussions aux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, les acteurs régionaux comme l'Egypte, l'Iran, le Qatar ainsi que la Jordanie et les Emirats arabes unis. La présence du chef de la diplomatie iranienne ne réjouit pas la Coalition nationale syrienne (CNS), qui regroupe plusieurs mouvements de l'opposition. Pour le vice-président de la CNS, «la présence de l'Iran va compliquer les discussions de Vienne parce qu'il s'y présentera avec un projet visant à préserver Assad». Un calendrier précis du départ d'Al Assad Les positions des participants, une dizaine, ont été jusqu'à présent opposées et ce sera un véritable marathon qui aura lieu à Vienne. Dans le règlement de la crise syrienne, iI s'agira de trouver un consensus autour du sort du président syrien, Bachar Al Assad, qui continue de diviser Washington et Moscou. Paris et ses alliés occidentaux et arabes annoncent déjà la couleur et veulent négocier un calendrier précis de départ du président syrien. Dans une déclaration récente, Bachar Al Assad s'est dit prêt à organiser une élection présidentielle en Syrie, mais seulement une fois que le pays aura été «libéré» des terroristes de Daech. Dans ce contexte, le chef de la diplomatie russe avait annoncé que le moment était propice à l'organisation d'élections en Syrie et proposé que l'aviation russe assure une couverture aérienne à l'Armée syrienne libre. En tout cas, tout porte à croire que la participation de l'Iran à ces pourparlers constituera un tournant décisif dans la résolution du conflit syrien, qui a fait plus de 250 000 morts, dont 74 426 civils, y compris 12 517 enfants et 8062 femmes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Sans compter les quatre millions de Syriens qui se sont réfugiés dans un autre Etat, dont 95% en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Irak et en Egypte, selon un rapport d'Amnesty International daté de juin 2015. A l'intérieur du pays, on dénombre huit millions de déplacés.