Connus pour leur soutien au régime en place à Damas, la Russie et l'Iran discuteront aujourd'hui et demain de l'avenir de la Syrie avec le trio Etats-Unis, Turquie et Arabie saoudite, qui ne veulent pas entendre parler d'une participation de Bachar al-Assad au processus de transition politique dans ce pays. Après maintes tractations, la rencontre, qui devait être quadripartite seulement, soit entre Moscou, Washington, Ankara et Riyad, est désormais ouverte à Téhéran et à Paris. En effet, aux entretiens entre les chefs de la diplomatie russe, américaine, saoudienne et turque se joindront, le lendemain, leurs homologues iranien, égyptien, irakien et libanais, "invités par les Etats-Unis, si ces pays répondent présents", a indiqué Washington. Et l'Iran n'a pas tardé à accepter l'invitation. "Nous avons reçu l'invitation et il a été décidé que le ministre des Affaires étrangères participerait aux pourparlers", a déclaré la porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, à la télévision d'Etat. Pour rappel, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avait déclaré lors de la première rencontre quadripartite, qui s'était déroulée vendredi dernier dans un palace viennois pour évoquer les perspectives de règlement de la guerre civile syrienne, qu'il espérait qu'une nouvelle réunion internationale se tienne mais dans un format "plus large". On apprend que la France sera également de la partie. Le porte-parole du gouvernement français, Stéphane Le Foll, a indiqué, hier, que Paris sera représenté par son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avant de préciser que "la France est favorable à ce que l'Iran soit invité, la France milite pour que l'ensemble des parties soit présent". Le sort du président syrien, qui continue de diviser Washington et Moscou, sera donc au centre de ces discussions de Vienne. Dans cet ordre d'idées, le directeur de la CIA, John Brennan, s'est dit, mardi, convaincu à ce sujet que les Russes chercheraient à terme à obtenir le départ de Bachar al-Assad. "Malgré ce qu'ils disent, je crois que les Russes ne voient pas Assad dans l'avenir de la Syrie", a-t-il estimé, avant de s'interroger : "La question est à quel moment et comment ils vont être capables de l'amener (Assad) à sortir de la scène." M. T.