Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) risque de plonger cette fois-ci dans une crise sans précédent. En effet, après l'exclusion, en avril, du député de Béjaïa et vice-président du parti, Djamel Ferdjellah, la direction nationale du RCD a procédé récemment à la suspension du député de Bouira, Ali Brahimi. Selon une source proche du parti de Saïd Sadi, M. Brahimi, membre de la direction du RCD, a été suspendu arbitrairement. «Ali Brahimi dérange depuis qu'il a émergé dans son travail de législateur. Il est devenu suspect depuis qu'il a déposé des propositions de lois au niveau de l'APN, notamment celle relative à l'abolition de la peine de mort en Algérie», explique notre source. Par ces mesures disciplinaires visant d'anciens cadres du parti, le président duRCD, affirme notre interlocuteur, veut liquider la vieille garde pour gagner encore dix ans à la tête du parti. Par ailleurs, notre source souligne que d'autres cadres, à l'instar de Hamid Lounaouci, député d'Alger, et Tarik Mira, député de Béjaïa et ancien secrétaire aux relations internationales sont marginalisés depuis quelques mois par les instances dirigeantes du parti. «Le député Mira dérange la direction du parti depuis qu'il revendique la libération des espaces internes et externes pour un vrai débat démocratique», explique notre source. Et d'ajouter : «Le député de Béjaïa revendique un ensemble de questions qui concernent la chose publique au sein du parti, ce qui irrite le chef du RCD et son clan.» Notre source affirme, par ailleurs, qu'il ne peut pas y avoir de regroupement de l'opposition si en son sein déjà il n'y a pas d'espaces d'échanges sans s'attirer les foudres de la direction. Pour rappel, Ali Brahimi et Tarik Mira étaient membres de la direction nationale du FFS avant de rejoindre la direction du RCD qu'ils n'ont pas quittée depuis 1996. Affaire à suivre.