Les propriétaires des terres expropriées pour la réalisation de deux stations-service sur l'autoroute est-ouest dans la commune de Bechloul, 18 km à l'est de Bouira, ainsi que les agents de sécurité de l'entreprise réalisatrice dudit projet, montent au créneau. Ils ont fermé le chantier depuis une semaine pour protester contre la décision de recrutement prise par Naftal sans prendre en considération l'accord conclu il y a quelques mois qui repose sur plusieurs points, notamment un quota pour les chômeurs issus des familles expropriées, un avantage pour le personnel qui a participé à la réalisation des deux stations, l'assouplissement des conditions et critères de recrutement, l'ouverture des deux stations à la fois et surtout donner une chance aux chômeurs de la région. Les protestataires affirment que rien de ce qui a été convenu n'a été appliqué. Pour les expropriés, la direction de Naftal a fait faux bond. «Nous attendons que les responsables de Naftal contactent les expropriés pour choisir les personnes qui répondent aux critères. Le représentant de Naftal nous a promis que tout se déroulera dans la transparence. Mais à la fin, ils ont fait une offre de recrutement comme si nous n'avions pas conclu d'accord», a déclaré un jeune exproprié. En ce qui concerne les agents de sécurité de l'entreprise en charge de la réalisation du projet, ils n'ont aucune chance de postuler. Selon ces derniers, Naftal a fixé l'âge maximum pour pouvoir postuler pour les postes d'agent de sécurité à 35 ans. Une décision qui privera la quasi-totalité des agents de leur droit au travail. «Nous sommes tous âgés de plus de 35 ans et nous sommes pères de famille. Où allons-nous travailler ? Après avoir pris nos terres, ils nous privent aussi de notre droit au travail», fulmine un jeune agent de sécurité. Son collègue, d'une cinquantaine d'années, dont la maison qu'il venait de terminer dans le cadre du programme de l'habitat rural a été démolie pour réaliser le projet des deux stations-service, conteste cette décision et demande à ce que les responsables de Naftal interviennent pour rétablir les personnes concernées dans leur droit. Il faut souligner que ce mouvement de protestation se poursuit depuis 2014. Le chantier des deux stations a été fermé à plusieurs reprises par les expropriés qui réclament du travail après que leurs terres agricoles ont été prises à 230 DA le mètre carré. Les expropriés n'ont cessé de s'interroger sur le fait que les pouvoirs publics ont tout fait pour que leurs terres soient déclarées d'utilité publique pour un projet d'investissement de Naftal, qui possède les moyens d'acquérir ces terres à un prix raisonnable. S'il s'agissait d'une école ou d'un hôpital, souligne-t-on, personne ne s'y opposerait.