Pour la deuxième fois en l'espace d'une semaine, des dizaines de chômeurs appartenant aux familles expropriées de leurs terres pour la réalisation des stations-services Naftal sur l'autoroute Est-Ouest ont fermé le site ‘'sud-nord''. Lors de leur première action dimanche dernier, les protestataires exigeaient la venue du responsable de Naftal pour l'interpeller sur les promesses faites par les autorités locales sur le recrutement des chômeurs des familles expropriées. Hier, dès 7h du matin, une cinquantaine de protestataires se sont réuni sur le site en accrochant des banderoles interpellant les pouvoirs publics sur leur situation avant de fermer les portails des deux chantiers. Pour M. Meziani, un des chômeurs rencontré sur les lieux, cela fait plus de 4 ans qu'une bataille juridique pour contester le barème des indemnisations est menée par les expropriés mais jusqu'à aujourd'hui la procédure traîne : "Experts et avocats ont eu vite raison des indemnisations octroyées et nous attendons toujours un barème conséquent au lieu des 220 DA le mètre qu'on nous a fixés de même pour les 5000 DA l'olivier, mais hormis cela, ce sont les promesses faites par l'ancien wali à propos du fait que nous serions prioritaires pour les recrutements de Naftal ! 22 offres d'emploi ont été déposées au bureau de main-d'œuvre et nous craignons de ne pas être acceptés étant donné que les critères de recrutement sont assez sévères. Sont dénoncés les critères concernant la condition d'âge, moins de 35 ans, et le niveau terminal exigés qui, selon les protestataires, sont des entraves pouvant annuler leurs candidatures. Pour M. Aouchiche Hamouche, sexagénaire exproprié de près 2 600 m2 et autant sur les biens de sa famille, cette décision d'expropriation a été faite sans consulter les autres intéressés et "dans une anarchie totale" : "Nous n'avons que ces terres fertiles pour faire vivre nos familles avec des oliviers qui avaient un rendement record, regardez, même les constructions attribuées dans le cadre de l'habitat rural ont été démolies ! Cela prouve le peu de sérieux des autorités qui d'un côté accordent des aides à l'autoconstruction pour ensuite les démolir et exproprier les pauvres de leurs terres." Le maire de Bechloul avait promit dimanche dernier d'appeler le responsable de Naftal pour rassurer les chômeurs mais avant hier aucune nouvelle d'une éventuelle réunion pour solutionner cette crise. Hier aux alentours de midi, hormis les gendarmes, aucun officiel n'était venu s'enquérir de la situation et les deux accès des chantiers demeuraient fermés H.B.