Le Front des forces socialistes vient de mettre fin au suspense entourant sa participation à l'élection tendant au renouvellement partiel du Conseil de la nation qui se déroulera le 29 décembre prochain, par la désignation de M. Bettache, l'actuel président de l'APW, en qualité de candidat à cette course. C'est ce que nous a fait savoir hier au téléphone M. Boukellal, député et fédéral du parti. Contrairement donc au RCD qui a opté pour les primaires, le 31 octobre à l'issue desquelles M. Deboub, président du bureau régional a été désigné candidat avec 77 voix contre 35 obtenues par son rival, M. Djamel Benyoub, secrétaire national aux affaires juridiques, le FFS a choisi la désignation pure et simple. C'est la deuxième fois consécutive que le FFS désigne un président d'APW comme candidat à ces joutes. Le perchoir de l'APW constitue-t-il pour autant une rampe de lancement pour l'élection sénatoriale ? «Non, répond le représentant local de ce parti, précisant que pour 2012, la désignation de Me Méziani - ex-P/APW et actuel sénateur (ndlr) - comme candidat, obéissait à une éthique propre au parti qui veut que le candidat qui n'a pas été élu aux législatives soit repêché pour les sénatoriales». S'agissant du mode de désignation, le fédéral du FFS rappelle sans convaincre que «le mandat étant national, il revient donc à la direction nationale de désigner les candidats», surtout que l'on sait que le FFS a opté pour ce mode de choix afin de faire taire les nombreux et éventuels candidats. Le parti de Nebbou, fort de sa supériorité numérique évaluée à 252 élus, n'aura donc nul besoin de mettre à contribution les élus issus des autres formations politiques ou puiser dans les rangs volumineux des indépendants, présents majoritairement dans les APC. Apparentés à tort au FLN, les indépendants veilleront à montrer le moment venu qu'ils ne camperont plus désormais le rôle de trouble-fête. Trop petit rôle, en effet, pour les 156 élus indépendants et deuxième force politique en termes numériques derrière le FFS, et qui comptent énormément sur l'apport des élus des petites formations politiques comme le MJD, le MEN ou AHD 54 qui leur apporteront l'appoint nécessaire pour partir à l'assaut du très convoité palais du boulevard Zighoud-Youcef, ou tout au moins décider qui y siègera. Le RCD partira timidement avec ses 122 voix, mais compte sur l'éparpillement des voix flottantes des indépendants en direction desquelles il mène une campagne de proximité conduite par un staff de campagne installé cette semaine. Le FLN, dont on connaîtra le candidat dans les prochains jours et qui en compte 16 de plus, se présentera en revanche en rangs fracturés si l'on tient compte de la dissidence de quatre élus APW qui font bloc depuis une année au sein de l'APW avec le RCD et le Forum Socialiste, d'autant qu'un «scissionniste» parmi ces quatre élus n'est autre qu'un fédéral de daïra qui jouit d'un notable respect auprès des élus APC qui pourraient être amenés à suivre ses consignes de vote. Le FFS, qui n'écarte pas «un vent de mécontentement» pour reprendre les propos de son fédéral, compte sur la discipline de ses élus pour s'assurer la victoire. Sauf que celle-ci a un prix quand on sait les profondes lézardes qu'elle a provoquées au lendemain des législatives de mai 2012. Lézardes qui ont formé le lit de deux formations politiques, l'UDS et le Forum Socialiste, non encore agréés et qui jouissent de la sympathie de nombreux élus FFS dont le Forum Socialiste revendique «une partie non négligeable», à en croire un cadre du FS. Tout n'est donc pas joué.