Editeur et écrivain, Paul Marie Traoré a investi ce créneau après une maîtrise en lettres à l'Ecole normale supérieure de Bamako (Mali). Son credo se résume dans la lecture et l'écriture. L'édition de la littérature, de l'histoire, de la recherche et des réflexions témoigne de son engouement pour des œuvres de haute facture. Ayant pour viatique trois ouvrages dont deux romans Pour un adultère et Le fils de l'étranger ainsi qu'un recueil de poésie Les larmes du patriarche, Traoré est un auteur à succès. Son livre Pour un adultère a fait un tabac avec bientôt une quatrième réédition. D'une grande lucidité et avec beaucoup de réalisme, il dépeint la société africaine avec truculence et son imagination pétulante fait que ses romans sont à rebondissements. Certains seront adaptés au cinéma. Dans cet entretien, il raconte son aventure littéraire comme un sacerdoce Comment évaluez-vous cette vingtième édition du Sila ? De façon générale, c'est le salon que j'approuve le plus après celui de Paris avec aucune différence. Il y a une grande affluence. Les visiteurs achètent les livres en raison d'une tradition de lecture chez les Algériens beaucoup plus importante qu'au sud du Sahel. Tout ce que nous avons amené comme ouvrages a été épuisé. Quel est votre rapport avec l'écriture ? J'ai très tôt aimé l'écriture pour avoir lu le livre de la bibliothèque rose Un bon petit diable de la comtesse de Ségur. Subjugué à 13 ans par cet ouvrage, mon maître d'école m'a affirmé que je pouvais écrire si je m'intéressais à la langue française. Depuis cet âge, je n'ai pas quitté la bibliothèque et la lecture. Au lycée, je suis tombé sur un sujet que j'ai longtemps mûri et que j'ai traduit en roman et à 20 ans, j'ai écrit un livre puis laissé de côté puis je l'ai repris en 2008, et que j'ai achevé pour en faire un roman au titre suggestif Pour un adultère qui a remporté le premier prix à la rentrée littéraire de 2012 à Bamako. Que raconte votre best-seller ? Il raconte un fait insolite, un adultère durement réprimé. Il est tiré d'une histoire vraie, que j'ai maniée à ma façon afin que les intéressés ne se reconnaissent pas. Cette thématique intéresse beaucoup de gens. Actuellement, c'est monnaie courante car il n'y a plus de vertu. Comment vous qualifiez votre poésie ? Tous les sujets m'inspirent notamment l'humanité, le symbolisme et la fable. Votre prochain projet littéraire ? C'est un livre intitulé Les fils de Kabindych qui est en cours de réalisation. Il évoque l'extravagance sexuelle. C'est l'histoire de deux jeunes amoureux d'ethnies différentes dont les parents s'opposent à leur union malgré une grossesse en vue. Une fois grand, l'enfant reproduit le schéma familial, et lui aussi il est chassé par ses parents. Sa progéniture est adoptée par le grand-père. Et une fois adulte, il est envoyé dans le nord du Mali puis disparaît en France. C'est une histoire pathétique et bouleversante. Entretien réalisé