Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) monte au créneau. En plus de réitérer son refus de signer la charte d'éthique et de déontologie proposée par le ministère, il a appelé l'ensemble des fonctionnaires de la Fonction publique à observer une grève de 24 heures le 18 du mois en cours. «Le CLA appelle l'ensemble des fonctionnaires de la Fonction publique et en particulier ceux du secteur de l'Education à observer une journée de grève le 18 novembre 2015», a annoncé le syndicat dans un communiqué dans lequel il explique sur sa décision. Le CLA, qui veut ainsi impliquer tous les travailleurs de la Fonction publique dans son «initiative», avance comme arguments pour les convaincre : «Le pouvoir d'achat des fonctionnaires algériens a diminué de plus de 25% au cours de cette année.» Il soutient même que ce taux sera de 50% «à partir de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi de finances 2016». «Malheureusement, ce sont toujours les fonctionnaires qui paient le lourd tribut de cette crise», estime le syndicat. Sauvegarder les acquis des travailleurs de l'éducation et revendiquer la satisfaction des questions qui restent encore en suspens sont l'autre motivation avancée par le CLA. Parmi les sujets évoqués, une retraite à 100% après 25 ans de service effectif, la révision des modalités de promotion, l'intégration de tous les contractuels et le virement à temps de leur salaire. «Plus de 25 000 contractuels sont recrutés dans le secteur de l'éducation sans être payés pendant plusieurs mois», dénonce-t-il dans l'écrit. Le CLA, qui revient sur les PV cosignés, le 7 mars 2014 avec le ministère, a réitéré sa demande quant à la concrétisation des engagements qui leur ont été donnés dont la valorisation des heures supplémentaires, les primes du Sud, les logements de fonction et la gestion des œuvres sociales. Un observatoire national de suivi du pouvoir d'achat Le CLA, qui a tenu son conseil national vendredi à Blida pour faire le point sur la situation qui prévaut dans le secteur, a dressé un constat «inquiétant» concernant la situation du fonctionnaire algérien qu'il traduit par le recul du pouvoir d'achat. Pour remédier à cette situation, les rédacteurs du document plaident pour la création d'un observatoire national autonome du suivi du pouvoir d'achat et ce, à travers une politique salariale mobile et indexée. «Cette politique permettra de voir la réalité des prix sur le marché», est-il expliqué. Alertant le gouvernant sur les retombées que pourrait provoquer la crise actuelle que vit le pays, le CLA craint que celle-ci aboutisse à «une explosion sociale». Auprès du gouvernement, le syndicat, qui dénonce les «entraves administratives» auxquelles il fait face, n'a pas manqué de réclamer une revalorisation immédiate de la valeur indiciaire. Cela ne l'empêche pas d'accompagner la ministre dans sa démarche visant à refonder l'école. «Nous réaffirmons notre engagement pour garantir une école publique et de qualité», soutient-il. Pour le syndicat représentant le cycle secondaire, la stabilité du secteur est tributaire de l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des fonctionnaires et l'encadrement des structures éducatives. «Le CLA est convaincu que la stabilité du secteur se fera par l'amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs mais aussi par l'encadrement de l'ensemble des établissements scolaires.»