L'Algérie et son sport sont en deuil. Un de ses meilleurs fils vient de rendre l'âme. Abdenour Bekka n'est plus et c'est tout un pan de l'histoire du sport algérien qui s'en va avec lui. Tout au long de notre carrière de journaliste nous avons connu de grands dirigeants, des hommes complètement engagés dans la promotion et la réussite du sport de ce pays. Abdenour Bekka était de ceux-là, un vrai bénévole du sport auquel il a consacré une partie de sa vie. Il avait, avant cela, donné le meilleur de lui-même pour permettre aux fils et aux filles de l'Algérie de vivre dans un pays indépendant et souverain. Né le 30 septembre 1935 à Msila, il était un jeune officier de l'armée française de laquelle il a un jour déserté, avec armes et bagages, pour rejoindre les rangs de l'ALN. Cet acte lui a valu une condamnation à mort de la part de l'occupant français. Après l'indépendance, il est resté dans l'armée algérienne au sein de laquelle il a gravi tous les échelons jusqu'à atteindre le grade de colonel. C'est dans l'armée qu'il s'est mis au service du sport en organisant le secteur dans cette grande institution. Il est un fait incontestable que c'est sous la direction de Abdenour Bekka que le sport militaire algérien a gagné en notoriété. Un sport qui a apporté son soutien à l'organisation des Jeux méditerranéens d'Alger en 1975. Trois ans plus tard, Bekka était nommé président du Comité d'organisation des Jeux africains d'Alger de 1978. Directeur, en parallèle, du sport militaire, nous gardons le souvenir de lui en survêtement et avec un talkie-walkie à la main, en train de superviser en pleine nuit l'équipement d'un des centres appelés à servir de centre d'hébergement aux athlètes participant à des Jeux. Ses compétences et son dévouement l'ont fait monter jusqu'au poste de ministre, celui de la Jeunesse et des Sports dans un premier temps, celui des Postes et Télécommunications par la suite. Il a été également président de la Fédération algérienne de football puis du Comité olympique algérien. Abdenour Bekka vient de s'en aller à l'âge de 80 ans. Il peut être fier, en tant qu'ancien militant du sport algérien, de ce que celui-ci a généré comme champions depuis des années. Il a été au service de son pays et de son sport avec un vrai esprit de bénévolat. L'Algérie vient de perdre un de ses meilleurs fils.