Le recours à la grève paraît inévitable pour les chauffeurs de taxis collectifs de la wilaya d'Alger. La demande d'augmentation des tarifs exprimée par leur syndicat auprès de la direction des transports il y a un mois a été rejetée. Une assemblée générale a été convoquée pour décider d'un mouvement de protestation. Le président du Syndicat des chauffeurs de taxis collectifs, Hocine Aït Brahem, a convoqué hier 150 délégués syndicaux représentant les différentes stations de la wilaya d'Alger pour prendre part à une assemblée générale dans la soirée. L'ordre du jour : comment agir face au refus des autorités publiques d'accepter la demande de révision des tarifs de transport ? "Depuis 1996, les prix n'ont pas connu d'augmentation. Ils sont toujours à 20 dinars le passager. Mais depuis 1996, tout a augmenté. Les chauffeurs de taxis collectifs ne savent plus comment continuer à travailler dans ces conditions", a tenu à souligner M. Aït Brahem, avant d'ajouter : "Nous sommes confrontés à une multitude de problèmes. Les stations de taxis sont squattées par des chauffeurs clandestins au vu et au su des services de sécurité. La circulation automobile est devenue infernale, causant un manque à gagner important. Certains chauffeurs ont dû renoncer à ce métier car ne pouvant plus joindre les deux bouts. Ils se retrouvent au chômage sans le vouloir". Il y a quelques années, la wilaya d'Alger comptait plus de 5000 taxis collectifs. Aujourd'hui, ce chiffre n'est que de 700. "C'est une disparition à petit feu. Cela profite aussi aux clandestins. En l'absence de taxis collectifs et en raison de la cherté du taxi compteur, les citoyens n'ont pas le choix, parfois même au péril de leur vie", a relevé encore notre interlocuteur. En effet, certaines localités de la capitale ne sont pas desservies par les taxis collectifs, à l'exemple de Ben Aknoun, Ouled Fayet, Dely Ibrahim, Bouzaréah et Chevalley. Les taxis à compteur, quant à eux, demeurent inaccessibles au vu des prix pratiqués. Un simple déplacement à Alger- Centre, entre la place des Martyrs et la place 1er Mai revient à 50 dinars ou plus. Lorsqu'il s'agit d'un trajet moyen, Alger Centre- Bab Ezzouar (banlieue est), le voyageur devra débourser au minimum 300 dinars. La capitale compte aujourd'hui 10 000 taxis à compteur. Sur cette catégorie de taxis, le président du Syndicat des chauffeurs de taxi préfère ne pas s'attarder. "Les propriétaires des taxis à compteur sont confrontés à d'autres problèmes. Mais les chauffeurs de taxis collectifs sont dans une situation catastrophique", nous a-t-il expliqué. "L'augmentation des tarifs est indispensable s'il on veut sauver des familles et leur assurer un revenu. Les textes juridiques permettent de réviser les tarifs régulièrement à chaque fois que la nécessité se fait sentir. Les conditions de travail sont aujourd'hui inhumaines et indécentes", a soutenu le président du Syndicat des chauffeurs de taxis. Cette association réclame en fait une nouvelle organisation des transports au niveau de la capitale à l'avantage de toutes les franges de la société sans distinction. Nos tentatives de joindre hier les services de la direction des transports d'Alger sont restées vaines, car aucune personne n'a accepté de répondre à nos sollicitations.