La couverture sécuritaire dans la wilaya de Tizi-Ouzou enregistre un énorme déficit notamment en matière de déploiement du corps de la Gendarmerie nationale qui ne couvre actuellement que 33% du territoire de la wilaya. Les propos sont du wali, Brahim Merad, à l'occasion d'une rencontre avec les comités de villages et les présidents d'APC de trois communes de la daïra de Mekla, dont Aït Khelili, Souama et le chef-lieu de daïra. Une situation qui n'est pas sans conséquences sur la vie quotidienne des citoyens qui souffrent énormément de l'absence de couverture sécuritaire, notamment au niveau des communes qui ne disposent pas encore de sûretés urbaines et dont le taux de couverture, selon les chiffres officiels, ne dépasse guère 40% sur l'ensemble du territoire de la wilaya. Une situation qui engendre, reconnaît le wali, la prolifération de toutes sortes de fléaux à l'instar de la commercialisation des différentes drogues et vente illicite de boissons alcoolisées «parfois dans des lieux publics et devant les établissements scolaires», soutient le wali, qui a affirmé que le taux de couverture sécuritaire par la Gendarmerie nationale au niveau de la wilaya est de 33% seulement, alors que celui de la sûreté de wilaya ne dépasse pas les 38%. Pour le chef de l'exécutif, les citoyens ont le droit de revendiquer une meilleure couverture sécuritaire. Cela passera, selon lui, par le redéploiement de la Gendarmerie nationale. Concernant le chantier de réalisation de la brigade de la gendarmerie de Mekla qui tarde à être livré, le wali propose une solution alternative qui consiste à accueillir provisoirement les éléments de la gendarmerie dans une autre structure jusqu'à l'achèvement des travaux de la nouvelle brigade. «Une manière d'assurer la sécurité des citoyens et de créer un climat favorable au développement», assure le wali. En dépit des efforts déployés par les pouvoirs publics dans le but de rattraper le retard accusé en matière de couverture sécuritaire, avec notamment la réalisation de nouvelles brigades de Gendarmerie nationale au niveau des 67 communes de la wilaya, qui viendront ainsi remplacer celles délocalisées au lendemain des événements du Printemps noir en 2001, la situation reste en deçà des attentes des citoyens. En plus du problème récurrent des oppositions, les pouvoirs publics font face au retard dans la réalisation des nouvelles brigades de Gendarmerie nationale. Un retard imputé à l'entreprise réalisatrice, selon le wali, qui a menacé au cours d'une récente visite dans la daïra de Bouzeguene de «recourir à une résiliation de contrat à l'amiable avec cette entreprise qui accuse un énorme retard» dans la concrétisation de ce programme. «Seules 3 nouvelles structures sur les 33 qui lui ont été confiées sont en voie d'achèvement.» Le wali a affirmé que si la résiliation est prononcée, il sera procédé à l'attribution de ce programme de gré à gré à d'autres entreprises, en vue de relancer les chantiers. Le commandement de la wilaya de la Gendarmerie nationale «a tracé un ambitieux programme, mais ce dernier est malheureusement tributaire de la réalisation des infrastructures inscrites», a observé le wali. En attendant la concrétisation de ces nouvelles brigades, les citoyens de la wilaya, notamment ceux des régions éloignées, continuent de subir les aléas de l'insécurité avec notamment la prolifération des bars clandestins et la vente de drogue.