Six syndicats du secteur de l'éducation vont parapher, dimanche, la mouture finale de la charte d'éthique et de stabilité du système éducatif. Mais avant de procéder à cette démarche, une réunion a été tenue, hier, au lycée de mathématiques d'Alger, entre la ministre du secteur, Nouria Benghebrit, et huit syndicats automnes du secteur dont l'ordre du jour est l'examen des propositions faites par ces derniers. «Excepté les syndicats qui refusent de ratifier la charte, 8 étaient présents dont deux ont émis des réserves», nous a indiqué hier Boualem Amoura, le secrétaire général du Satef. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) et le Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) s'étaient déjà opposés au projet initié par Nouria Benghebrit, ayant pour objectif l'instauration de la stabilité dans ce secteur qui connaît ces dernières années des perturbations récurrentes. Une déclaration d'intention avait été cosignée le 19 octobre par neuf syndicats et la ministre du secteur. Tous s'étaient mis d'accord sur la nécessité d'instaurer ce climat pour l'intérêt de l'élève en particulier et de l'école publique en général. A l'issue de la réunion de son conseil national, tenu les 6 et 7 novembre, le Cnapest a renoncé à la ratification de la charte, contrairement au CLA qui a tranché dès le départ. En revanche, des réserves ont été émises par le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) qui pourrait donc changer d'avis. Ledit syndicat conditionne la signature de la copie finale à l'approbation de la base qu'il devrait consulter ce week-end. L'exécutif du syndicat a émis des critiques concernant le contenu du document qui n'est pas, selon ce dernier, une charte proprement dit dans la mesure où, du point de vue de sa forme, il ressemble beaucoup plus à une loi qu'à une charte. Le SNTE exige donc, avant signature, la révision du document. La même remarque avait été faite par le Syndicat national automne des enseignants du secondaire et du technique (Snapest). «La mouture proposée renferme surtout plusieurs dispositions contenues dans la Constitution, d'autres dans le code du travail et la loi de l'orientation scolaire signée en 2008 par le président de la République», fait remarquer le secrétaire général du Snapest qui estime qu'adhérer à cette démarche ne doit pas être interprété comme étant un renoncement au droit de grève. A l'heure où nous mettions sous presse, la réunion portant sur l'examen des propositions des syndicats se poursuivait. Le document comportant une série de droits et de devoirs à destination de la famille éducative stipule que l'adhésion à ces principes éthiques et déontologiques exige leur reconnaissance et leur respect. Cette reconnaissance mutuelle des droits et des devoirs de chacun, conduit, selon la charte, à trois obligations : que les membres de la communauté éducative, dont le partenaire social, doivent respecter les principes énoncés par la charte, qu'ils veillent à ce que le fonctionnement de l'établissement scolaire soit conforme aux normes de la législation et qu'ils donnent à l'élève les orientations appropriées à l'exercice des droits que lui reconnaît la charte.