Il semble que Nouria Benghebrit a gagné le pari en convainquant les syndicats de son secteur à signer la charte d'éthique et de stabilité pour faire sortir l'école des perturbations dont elle fait objet ces dernières années. Huit syndicats sur les neuf agréés ont pris part, hier, à la cosignature de la mouture finale de cette charte qui a suscité la polémique. Il s'agit du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest), du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), de l'Union nationale de personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), du Syndicat national autonome des professeurs du primaire (Snapep), du Syndicat national autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) et enfin du Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels (SNCCOPE). L'adhésion à ce projet indique la volonté des signataires à aller de l'avant vers une école de qualité, selon la première responsable du secteur. «J'exprime mes encouragements pour les syndicats qui ont su faire preuve de sens de responsabilité», s'est-elle félicitée. Toutefois, elle fait part de l'immense travail qui lie les deux parties pour la concrétisation sur le terrain des clauses de la charte. «Un immense chantier nous attend aujourd'hui», dira la ministre. Sans tarder, cette dernière compte, à partir de mardi, procéder à la mise en application sur le terrain du contenu de cette charte. Elle a appelé, dans cette optique, les directeurs de l'éducation à l'accompagner dans sa mission. La presse est, également, invitée à contribuer à l'opération de «remédiation». Concernant les syndicats qui n'ont pas ratifié cette charte, la ministre a souligné que «signer cette charte est un acte volontaire», tout en réitérant que «les portes restent ouvertes pour ceux qui veulent adhérer à son projet». Un «non-événement» pour les contestataires Contestant dès le départ le projet de Benghebrit, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) considère que la signature du document comme un non-événement. «La signature de cette charte n'est pas un événement», a commenté Idir Achour, le secrétaire général du CLA dans une déclaration au Temps d'Algérie. Ce dernier, qui confirme la position de son syndicat, n'a pas hésité à parler «d'arrière-pensées politiques» pour expliquer les raisons de son refus. «Le ministère veut signer une charte d'éthique pour gagner l'opinion publique contre les syndicats», déclare-t-il avant de poursuivre : «Ce ne sont pas les syndicats qui sont à l'origine de l'instabilité du secteur, mais plutôt les conditions socioprofessionnelles des fonctionnaires». Le syndicaliste estime, aussi, que signer une charte à la place des fonctionnaires afin qu'ils se conforment aux règles d'éthique est «inconcevable». Pour sa part, le Cnapest, qui a tranché, à l'issue de son conseil national tenu les 6 et 7 du mois en cours, le rejet de ce document, explique son choix par le fait que le secteur a besoin de solutions aux doléances de ses travailleurs et non d'une charte de stabilité.