La réunion marathon, qui a regroupé les syndicats de l'éducation avec le ministère de tutelle, mercredi et jeudi derniers, n'a finalement pas atteint les objectifs fixés. Ainsi, la signature d'un accord entre les deux parties a buté sur le refus des syndicats d'accepter la charte de l'éthique et de la stabilité proposée par la ministre de l'Education, Mme Benghebrit. "On n'est pas contre une charte de l'éthique et de la stabilité", a déclaré Meziane Meriane du Snapest. Pour lui, elle doit être complétée "par une méthodologie" selon laquelle on procédera au règlement des conflits et des problèmes dans le secteur. Idir Achour, responsable du CLA, a estimé, pour sa part, que la proposition de la ministre "n'est autre qu'une manière de faire du chantage aux syndicats". Selon lui, elle n'est pas dénuée "d'arrière-pensées" pour obliger les syndicats à accepter cette offre. "Ils veulent conditionner la signature de l'accord à l'acceptation de la charte. Ce qui est inacceptable", a-t-il dit, précisant que les syndicats ont exigé de la tutelle de mentionner les trois engagements de la ministre sur le PV de la réunion, en vain. Idir Achour a ajouté que si la tutelle avait mentionné les engagements dans le PV, les syndicats auraient aussitôt consulté leurs bases pour prendre la décision. Pour les trois engagements, il s'agit d'abord du statut particulier dont la commission chargée de sa révision sera installée le 2 mars et regroupera les représentants du ministère de l'Education et des syndicats du secteur, le ministère des Finances et la direction générale de la fonction publique. Le second point concerne l'exécution des PV cosignés avec la tutelle. Et en dernier lieu, il était question d'instruire les directeurs de l'éducation à l'échelle nationale pour résoudre les problèmes des travailleurs du secteur au niveau local. Tous ces points ont été longuement discutés lors de la rencontre du mercredi, mais la signature de la charte, imposée par la ministre, a fait voler en éclats l'accord qui devait être paraphé à la fin des travaux. Pour Meziane Meriane, "nous sommes pour la stabilité et une école de qualité", car "nos enfants sont scolarisés en Algérie", a-t-il ajouté, mettant l'accent sur la disponibilité des syndicats à négocier davantage "pour trouver des solutions" aux problèmes du secteur. M. Meriane a informé qu'une réunion de la coordination des syndicats de l'éducation est prévue le 26 février pour débattre des derniers développements survenus dans le secteur et faire le bilan des grèves et des négociations avec la tutelle. Cette charte, précise le ministère, vise à assurer un climat favorable à la construction d'un processus favorisant l'émergence d'une école de qualité. À rappeler que la réunion avec Mme Benghebrit, qui s'est déroulée à huis clos, a regroupé le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), l'Union nationale des travailleurs de l'éducation et de la formation (UNTEF), le Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Il s'agit également du Syndicat national autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Snatef), le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement primaire (Snapep), le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap) et de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) affiliée à l'Union nationale des travailleurs algériens (UGTA). Ont pris part aussi à cette rencontre le syndicat des corps communs et des travailleurs professionnels (SCCTP) et du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique élargi (Cnapest). M. M.