La branche assurance de la Caisse nationale de mutualité agricole a décidé d'offrir des rabais de 3% sur ses produits d'assurance. Pour mieux profiter des offres de réduction et de bonification, ainsi que des ristournes sous forme de moyens de prévention contre les aléas climatiques, la CNMA invite les exploitants agricoles à s'organiser en coopératives. Selon M. Benhabilès, responsable chargé des assurances au niveau de la caisse, malgré sa vocation agricole, la CNMA a, depuis sa création en 2006, réalisé ses gains à travers l'assurance automobile qui représente 80% de son chiffre d'affaires au détriment de l'assurance agricole qui concernait uniquement la grêle du fait que la couverture de cet aléa était obligatoire. Le risque agricole représente à présent 32% des recettes de la caisse, qui ont atteint 5 milliards DA en 2009. Un chiffre «jamais atteint depuis sa création», selon le même responsable. Outre les remises, la CNMA entend améliorer la qualité de ses prestations à travers la formation de son personnel et la réduction des délais d'indemnisation. De nouveaux produits d'assurance ont été également développés, notamment pour les filières dites «stratégiques». Depuis plus d'une année, un programme de modernisation des assurances agricoles visant à couvrir toutes les cultures a été développé et des actions ont été entreprises pour assister les agriculteurs afin de les rendre solvables. «Il faut qu'il y ait des mécanismes pour pérenniser l'activité de l'agriculteur et que son investissement ne parte pas en fumée à cause d'un aléa climatique», a suggéré M. Benhabilès, cité par l'Aps. Le même responsable est revenu sur la première expérience qui a concerné la filière pomme de terre. Le contrat multipéril lancé en 2009 a donné «des résultats très importants». Un taux de 65% des superficies consacrées à la production d'arrière-saison ont été couvertes, notamment contre la grêle et le gel, qui ont causé d'ailleurs de pertes lors de cette période nécessitant une indemnisation de 21 millions DA. La production de pomme de terre obtenue en arrière-saison a dépassé le million de quintaux, selon les chiffres du ministère de l'agriculture. La filière de la tomate industrielle a bénéficié aussi d'un nouveau produit d'assurance avec le lancement de l'assurance multipéril au niveau des régions de forte production à l'est du pays, alors qu'un nouveau produit appelé «assurance pertes au rendement» est en phase d'expérimentation. Des produits d'assurance multipéril spécifiques à l'oléiculture et à la viticulture ont été également mis sur le marché. L'assurance sécheresse, qui est en cours de validation, sera lancée lors de la prochaine campagne labours-semailles au niveau de 22 wilayas productrices de céréales. En dépit du faible intérêt des agriculteurs, le taux de souscription aux polices d'assurance au niveau de la CNMA a connu une légère hausse pour passer de 5% en 2009 à près de 7% actuellement. Ce taux représente 18 000 exploitants, selon M. Benhabilès, plaidant pour «une subvention de la part des pouvoirs publics pour financer une partie de la prime d'assurance contre les catastrophes naturelles».