La troisième enquête nationale à indicateurs multiples sur le suivi de la situation des enfants et des femmes (MICS3-2006/2009) est parrainée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière en collaboration avec des organisations internationales ainsi que différents secteurs ministériels. Entamée en 2006 pour être achevée en décembre 2008, cette enquête s'est appuyée sur 30 000 échantillons répartis sur 7 régions du pays. Elle a touché tous les aspects dont les conditions de vie des ménages, la nutrition et la santé des enfants. Précédée par deux autres enquêtes en 1995 et 2000, elle vise à disposer des informations pour mettre en œuvre, suivre et évaluer les politiques en direction des femmes et des enfants. Elle permettra également l'actualisation et l'enrichissement des bases de données existantes en vue de pouvoir proposer les efforts à fournir pour améliorer la situation de ces deux catégories de population. L'autre but assigné est le suivi de la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement, dont 20 sur les 48 indicateurs que comptent ces objectifs sont collectés. Plus de la moitié (55,4%) des ménages algériens occupent des logements de 2 à 3 pièces, quel que soit le lieu de résidence. Selon les résultats de la 3e enquête nationale à indicateurs multiples sur le suivi de la situation des enfants et des femmes (MICS3-2006/2009), présentés hier à Alger, 58% et 51,9% des populations respectivement des milieux urbain et rural résident dans ce type de logement. Plus adaptés pour les ménages algériens comptant en moyenne 6 personnes, les logements de 4 à 5 pièces n'abritent, précise-t-on, que 24,3% des ménages. Ce taux est de 24,1% en milieu urbain et de 24,6% en zone rurale. Il est indiqué, par ailleurs, que les maisons individuelles et les villas constituent le type de logement le plus répandu en Algérie, représentant un taux de 48%, alors que les maisons traditionnelles arrivent en seconde position avec plus du quart, soit 25,6%. Malgré les campagnes visant son éradication, l'habitat précaire demeure, souligne-t-on, «assez présent», dans la mesure où il constitue le type d'habitation pour 4,6% des ménages. 62,2% des Algériens sont propriétaires de leur logement, poursuit l'enquête, précisant qu'en milieu urbain, ce taux est de 58%, alors qu'en milieu rural, il est de 68%. L'enquête fait ressortir que 12% des Algériens sont copropriétaires. Ils le sont à hauteur de 12% en milieu urbain et 12,1% en milieu rural. D'après la même source, 8,7% des Algériens sont des locataires auprès de l'Etat, 12% auprès d'un particulier et 4,4% sont logés gratuitement. Le diabète et l'hypertension artérielle en tête Déjà signalée par les spécialistes, l'enquête du ministère de la Santé vient confirmer que l'hypertension artérielle (HTA) est à la première place en termes de prévalence des maladies chroniques chez la population algérienne, représentant un taux de 4,4%. Plus explicite, la prévalence de cette maladie augmente significativement avec l'âge, notamment à partir de 35 ans. Elle passe de 0,6% pour la population âgée de 25-34 ans à 7,8% pour les 35-59 ans avant d'atteindre 31,2% chez les personnes âgées de 60 ans et plus. Les sujets de sexe féminin sont «significativement plus touchés» par l'HTA, représentant un taux de 6% contre 2,8% pour les sujets masculins. Quant à la répartition par milieu de résidence, il est mentionné que cette maladie est plus fréquente dans le milieu urbain (4,9%) et à un degré moindre dans le milieu rural avec 3,7%. Après l'HTA, les maladies diabétiques représentent 2,1%, suivies par les maladies articulaires (1,7%), de l'asthme (1,2%) et des maladies cardiovasculaires (1,1%). L'enquête précise que les prévalences pour toutes les maladies chroniques déclarées traduisent une augmentation significative avec l'âge, passant de 2,6% chez les personnes de moins de 19 ans, à 4,3% chez les personnes de 25-34 ans, puis à 18,5% chez les 35-59 ans, pour atteindre le niveau de 51% chez les personnes âgées de 60 ans et plus. Une prédominance de ces maladies est constatée chez la population féminine plus que chez la population masculine (12,6% contre 8,4%) et d'une manière plus accentuée au niveau des régions centre et est du pays. Pour le diabète, sa prévalence augmente significativement avec l'âge, en ce sens qu'elle passe de 0,3% chez la population âgée de moins de 35 ans à 4,1% chez les 35-59 pour s'établir à 12,5% chez les personnes âgées de 60 ans et plus. Les femmes sont plus touchées puisqu'elles représentent 2,3% contre 1,9% chez les hommes. Les maladies articulaires, cardiovasculaires et l'asthme connaissent les mêmes caractéristiques d'âge, de sexe et de milieu que l'HTA et le diabète, sauf pour l'asthme où il n'existe pas de différence entre les sexes. Plus de 70% des Algériens n'ont pas dépassé le niveau du moyen ! Selon les conclusions de l'enquête, plus de 77% des enfants âgés de 5 ans et plus fréquentent l'école, dont 83% sont issus du milieu urbain et 71% résident en zone rurale. Contrairement aux femmes en milieu urbain, celles des zones rurales enregistrent les taux les plus bas en termes de scolarité. L'écart entre les hommes et les femmes est de 12,5% points dont 9,7 points en milieu urbain et 20 points en zone rurale. Le taux de scolarisation des enfants âgés de 6 à 14 ans est estimé à 94,3% au niveau national, dont 96,7% en milieu urbain et 91,5% en zone rurale. En milieu urbain, cependant, les taux de scolarisation des garçons et des filles sont pratiquement identiques, avec respectivement 95% et 93,5%. Malgré les efforts du ministère de l'Education pour améliorer le niveau de scolarité, l'on précise que le niveau d'instruction des personnes âgées de 6 ans et plus ayant fréquenté l'école est assez moyen. Ainsi, 36,1% ont un niveau primaire et 35,2% ont atteint le palier de l'enseignement moyen. Les personnes ayant atteint le niveau secondaire représentent plus de 28% de l'ensemble de la population, dont plus de 26% sont de sexe masculin et plus de 30% de sexe féminin, selon les résultats de l'enquête qui vient confirmer que le niveau d'instruction des femmes est meilleur que celui des hommes. Plus précis, il est relevé que 30% des filles ayant fréquenté l'école ont atteint le niveau secondaire contre plus de 26% pour les garçons. Ce qui est encore plus inquiétant par contre, c'est le taux élevé d'analphabétisme de la population âgée de 10 ans et plus est de 24% dont 16,5% sont des hommes et 31,6% des femmes. La plus forte proportion d'analphabètes est enregistrée chez les femmes avec un taux plus élevé en zones rurales avec 41,1%. Au sujet de la circoncision, près de 75% des enfants ont été circoncis entre 1 et 3 ans, alors que 4,7% l'ont été à l'âge de 4 ans, selon les conclusions de la même enquête qui ajoute que 2,8% des garçons ont été circoncis juste à la naissance et 17,4% avant d'atteindre l'âge d'un an. Selon la région géographique, c'est au Sud que l'on circoncit les enfants le plus tôt possible, soit à la naissance ou au courant de la première année, représentant 5,5%, suivi par le Centre (4,3%), alors qu'à l'Est et à l'Ouest, cette proportion n'est que de 0,9%. Pour les enfants circoncis au cours de la première année, les proportions correspondantes sont respectivement de 24,5%, 21,1%, 16% et 10,3%.
Près de 60% des chefs de famille sont analphabètes L'enquête a révélé que la plupart des ménages sont dirigés par des hommes, alors que les femmes ne représentent que 10,4% des chefs de ménage, qui sont veuves pour la plupart, a-t-on souligné. L'âge des chefs de ménage se situe au niveau du groupe entre 40 et 44 ans, précise la même enquête qui note que plus d'un quart (26,4%) d'entre eux sont classés parmi la population du 3e âge, alors que l'âge moyen est de 51 ans, soit 52 ans en milieu urbain et 50 ans en zone rurale. Contrairement aux femmes, une bonne partie des hommes assume la responsabilité du ménage entre 30 et 34 ans. La majorité des chefs de ménage qui ont fréquenté l'école ont un niveau assez faible, particulièrement en zone rurale. Ainsi, 66,1% d'entre eux ont au plus atteint le niveau moyen, contre 29,1% ayant le niveau secondaire et plus. Les plus faibles niveaux d'instruction sont observés chez les femmes puisque près des trois quarts d'entre elles (74%) ont au plus atteint le niveau moyen, et 26% ont un niveau se situant entre le secondaire et le supérieur. S'agissant du taux l'analphabétisme, il est signalé que près de 6 chefs de ménage sur 10 (58,8%) sont analphabètes, avec une prédominance en zones rurales. Ainsi, 67,7% et 53,3% sont les taux d'analphabétisme respectifs en milieu urbain et rural. Toutefois, il est indiqué que les plus fortes proportions d'analphabètes sont enregistrées chez les femmes (82,6%).
