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Il s'est exprimé dans un quotidien algérien : Quand le coach de Makhloufi dépasse la mesure
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

Cet entraîneur, qui n'a jamais formé de grands champions, devrait se montrer plus modeste.

Voilà que ça recommence. Il y a presque un an de cela, le champion olympique du 1500m, Taoufik Makhloufi s'en était violemment pris au ministre des Sports de l'époque, Mohamed Tahmi, qu'il avait accusé de lui mettre des bâtons dans les roues en bloquant l'argent auquel il estimait avoir droit. Il s'est avéré par la suite que ces critiques n'avaient pas leur raison d'être, le ministère des Sports ne faisant que suivre la réglementation qui indiquait qu'un athlète ne pouvait obtenir cash l'argent qui lui revenait mais qu'il devait passer par sa Fédération qui se chargeait de le mettre à sa disposition suivant un programme de travail bien étudié. Presque un an plus tard, c'est au tour de Philippe Dupont, le coach de Taoufik Makhloufi, d'user du même canal médiatique pour s'en prendre à ce qu'il qualifie «d'entourage immédiat» de l'athlète.
Le MJS, le COA et la FAA visés
Dans l'entretien qu'il a accordé au quotidien d'informations, on a vite compris que cet «entourage immédiat» n'était autre que le ministère de la Jeunesse et des Sports, le Comité olympique algérien et la Fédération algérienne d'athlétisme. Philippe Dupont se veut alarmiste : Makhloufi est en retard dans sa préparation et cela est nuisible dans la perspective des Jeux olympiques de Rio 2016. C'est la même chanson qu'on a pu entendre l'année dernière de la part de l'athlète qui indiquait qu'il ne suivait pas convenablement son programme de travail à cause des lenteurs administratives qui retardaient l'acheminement de son argent jusqu'aux USA où il s'entraînait seul puisqu'à ce moment-là il disait ne pas avoir besoin de coach et qu'il pouvait se préparer tout seul.
Philippe Dupont met en avant une histoire de visa pour l'Europe que son athlète n'aurait pas eu. Nous nous sommes déplacés au Comité olympique algérien où le président de cette instance, Mustapha Berraf, était surpris en lisant l'interview du coach français. «Je ne vois pas où se situe le problème, nous a-t-il dit. Makhloufi est venu nous voir pour nous demander de lui obtenir un visa. Cela a été fait par nos services et il dispose depuis la semaine dernière de ce fameux visa. Je l'ai alors reçu à mon bureau pour lui demander de rejoindre la ville d'Angers où se trouve son coach le plus rapidement possible. Il m'a répondu qu'il ne pouvait pas le faire car il lui fallait du temps pour se préparer. Il a ajouté qu'il voulait avoir un visa pour l'Afrique du sud, où il doit être en stage en janvier de manière à rejoindre ce pays à partir de la France. Il doit avoir ce visa incessamment. Après quoi il a abordé le problème du financement de ses stages à savoir qu'il voulait lui-même gérer son argent. Chose impossible car cet argent vient de la solidarité olympique et il n'est pas question de le lui remettre en main propre. Je lui ai dit qu'il pouvait aller où il veut même dans les centres d'entraînement les plus onéreux. Tout ce qu'il avait à faire c'est de nous envoyer le numéro de compte du centre choisi pour qu'on puisse transférer l'argent en question. Pour ce qui est de son stage en Afrique du sud, je lui ai assuré que j'allais prendre contact avec mon ami le président du Comité olympique sud-africain pour qu'il s'occupe de son séjour dans ce pays. Je vous fais savoir que Taoufik Makhloufi loge à l'hôtel Sheraton du Club des pins où il était pris en charge par sa Fédération jusqu'à mardi dernier. Il est venu nous voir pour nous demander s'il pouvait continuer à résider dans cet hôtel vu que sa Fédération a des soucis de trésorerie. Je lui ai alors dit qu'il pouvait rester à l'hôtel Sheraton et que le COA allait s'occuper de tout.»
Une affaire de mauvaise gestion
En apprenant toutes ces informations on ne peut que conclure que cet athlète est mal géré. Disons que Makhloufi est un super sportif mais qu'il ne suit pas le programme d'un athlète de haut niveau sur le plan de la gestion de tous les jours. Un sportif ne doit s'occuper que de ce qui se passe sur une piste ou sur un terrain. Ce n'est pas son rôle de courir après un visa. Il est parfaitement inadmissible qu'un sportif de sa renommée et de son niveau soit réduit à se présenter avec son passeport aux services du Comité olympique algérien pour obtenir un visa pour l'Europe, comme il est inacceptable que ce soit lui qui se déplace jusqu'à l'agence Air Algérie la plus proche pour acheter un billet d'avion. Makhloufi a le tort de ne pas disposer d'un vrai manager qui s'occupe de toutes ces démarches. La réussite de Noureddine Morceli s'expliquait par son talent sur les pistes mais aussi par sa manière de se gérer. Il avait autour de lui une équipe composée de son frère Abderahmane et de son manager Amar Brahmia rôdé à ce genre d'exercice. Il arrivait à Noureddine de s'entraîner en Suisse et à Brahmia de descendre à Alger pour lui procurer un visa d'entrée aux USA ou dans n'importe quel autre pays. L'athlète ne se souciait que de sa préparation et laissait aux autres le soin de régler les affaires administratives. Dans cet ordre d'idées on est en droit de se demander ce que fait l'actuelle direction de la Fédération algérienne d'athlétisme. Makhloufi est tout de même son athlète et c'est elle qui doit suivre sa préparation. Elle ne peut pas rester en retrait d'autant que la bourse de préparation de Makhloufi lui est versée dans son compte. Et pour que cette bourse de préparation soit versée, il est indispensable de fournir aux services du MJS les justificatifs des dépenses de la précédente bourse, démarche qui ne peut se faire qu'avec l'athlète. On ajoutera, sur le sujet du visa, que Makhloufi en avait fini avec sa saison compétitive le 19 septembre dernier avec les Jeux africains de Brazzaville. Pourquoi a-t-il attendu le dernier moment pour renouveler son visa pour l'Europe et établir celui pour l'Afrique du sud ? Il y a une sorte de désinvolture chez lui qui ne sied pas avec son statut d'athlète de haut niveau. On aurait aimé que son coach le secoue et le mette en garde contre un tel comportement qui frôle l'à peu-près.
Makhloufi n'est pas en retard
Ceci dit, il nous semble que l'intervention médiatique de Philippe Dupont aurait dû recevoir de la part de la FAA, la Fédération qui le paie (car Dupont ne travaille pas gratuitement), une réponse adéquate.
Selon un coach d'athlétisme connu, Makhloufi n'accuse pas de retard dans sa préparation s'il a su la débuter en Algérie. «Il y a,tout de même Tikjda, que l'athlète connaît bien pour une préparation en altitude sinon il y a la forêt de Bouchaoui où il peut faire des footings à satiété», nous a-t-il dit.
Pour revenir à Dupont qui cherche à s'approprier la réussite de Makhloufi, c'est un spécialiste du demi-fond français qui avait dans son groupe le coureur du 3000m steeple, Mahieddine Mekhissi, un Franco-algérien double vice-champion olympique.
L'histoire nous révèle que cet athlète n'a pas attendu Dupont pour atteindre un tel niveau puisque le coach français ne l'a pris sous sa coupe qu'en décembre 2012 alors qu'il était déjà un grand athlète du 3000m steeple. Même chose pour Makhloufi, qui était entraîné par Adam Jama lorsqu'il est devenu champion olympique en 2012. Comme quoi Dupont n'a pas formé des champions mais s'est mis à les entraîner après qu'ils ont atteint le très haut niveau. Un peu de modestie, donc, de sa part ne serait pas de trop.
Enfin Dupont parle du peu de reconnaissance de la part des Algériens pour Makhloufi. Là il marche dans un domaine qui le dépasse et qu'il n'aurait jamais dû aborder dans l'entretien accordé au quotidien. Il s'attaque même, en quelque sorte, aux institutions de l'Algérie. Au cas où Dupont ne le sait pas, Taoufik Makhloufi est un champion que son pays a su récompenser comme il le mérite.
L'enfant de Souk Ahras perçoit un salaire mensuel de cadre supérieur de Sonatrach et un autre, qu'il a reçu pendant deux ans de la part du MJS, qui équivaudrait à 10 fois le smig.
Il possède des biens immobiliers et il a de nombreux sponsors. Tout cela pour dire qu'il est, depuis son retour victorieux de Londres en 2012, largement à l'abri du besoin.
L'Algérie sait récompenser ses champions et un coach d'athlétisme français qui indique que «Taoufik est quelqu'un qui aime son pays et qui attend légitiment que son pays lui témoigne davantage de soutien et d'amour» n'a pas à affirmer le contraire.


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