Depuis son arrivée aux Journées du film arabe primé, l'acteur syrien Abbas Nouri donne l'impression d'être comme un poisson dans l'eau. En Algérie, à Constantine, il se sent comme chez lui. Heureux de partager ce moment cinéma avec tous les participants aux JFAP. Le cinéma arabe est vaste et le comédien syrien n'a de cesse de répéter que ces artistes devraient confronter leurs expériences dans toutes les productions qui s'offrent à eux quel que soit le pays producteur. «Je n'ai aucun souci pour les artistes arabes qui décident de travailler pour des productions de nationalité autre que la leur. C'est naturel et d'ailleurs beaucoup d'artistes syriens sont devenus des stars en Egypte ou ailleurs», a déclaré Abbas Nouri à l'occasion d'une rencontre samedi soir avec la presse en présence de la comédienne Safia El Emari. Abbas Nouri est revenu également sur la situation de la culture, et du cinéma en particulier, qui prévaut en Syrie actuellement. Il a confié : «Toutes les activités sont à l'arrêt en Syrie. Il n'est pas question de pointer du doigt à droite ou à gauche pour définir les responsables de cet état de fait. Avant le début de la crise syrienne, nous luttions de toutes nos forces pour la liberté d'expression. Et cette expression a disparu depuis les événements en Syrie, ne laissant plus d'espace à la création artistique». À ce propos, Abbas Nouri a indiqué qu'une expression libre ou une œuvre artistique ne peut être considérée réussie sans l'adhésion du public. Comme il est impossible de faire abstraction de ce paramètre qui s'applique dans le monde entier, Abbas Nouri a ajouté que c'est cela qui produit la force nécessaire pour parvenir au succès. Il a cité en exemple la production phare Bab el Hara qui est devenue à la longue la propriété du public. Concernant la tolérance, slogan des journées du film arabe primé, Abbas Nouri a affirmé «qu'il s'agit d'une valeur ancestrale qu'il est impossible de dissocier de ce que nous sommes», ajoutant qu'il valait mieux combiner avec la tolérance. Pour l'acteur syrien, faire avec en toute innocence sans se résigner et perdre la face, c'est chose impossible.