Dans une déclaration rendue publique lundi, les animateurs du Café littéraire de Béjaïa, l'un des principaux acteurs de la scène littéraire de la ville, dénoncent ce qu'ils appellent «l'ostracisme mesquin» des institutions et des pouvoirs publics et dont est victime leur association. Le club littéraire qui active depuis sept longues années n'aurait reçu aucune subvention ou soutien financier en dépit du dépôt d'un «dossier complet auprès de ces instances», déplorent les rédacteurs de la déclaration. Pire, ils qualifient cette mesure «d'apartheid» et accusent les responsables locaux, à tous les niveaux de décision, d'attribuer des «subventions et autres soutiens financiers» sur la base de critères qui n'obéissent pas à l'impartialité qui devrait en principe prévaloir. Khaled Zirem, l'un des principaux dirigeants du Café littéraire, nous a affirmé au téléphone que les subventions sont apparemment «destinées aux partenaires de l'administration». Contacté pour apporter sa version des faits, Righi Khellaf, directeur de la culture de la wilaya de Béjaïa, déclare pour sa part que «même si son institution n'attribue pas de subventions, elle appuie soit auprès du ministère de tutelle soit auprès de la commission de wilaya dont elle est membre, toute demande, complète, qui émane d'associations légalement constituées». L'allusion est claire : le Café littéraire qui n'a été agréé en tant qu'association qu'au mois d'août 2014 ne peut donc, comme le prétendent ses animateurs, avoir déposé de demandes réglementaires de subventions avant août 2015, parce qu'«il faut joindre les bilans moral et financier de l'année précédant la demande d'aide financière», comme le suggère le responsable du secteur culturel de la wilaya. Et d'ajouter : «On ne peut pas parler d'ostracisme de notre part quand on est autorisé à organiser depuis longtemps toutes ses activités au théâtre régional Malek-Bouguermouh qui est une institution publique dépendant en premier chef de la DC». Pour rappel, le Café littéraire a invité des personnalités connues de la scène littéraire nationale, des universitaires et des politiques à l'image d'Amine Zaoui, Lahouari Addi, Saïd Sadi…