En dépit des différentes mesures incitatives prises par le gouvernement, certains producteurs privés et publics n'ont pas pu et/ou su fabriquer des produits compétitifs en termes de rapport qualité/prix. Le cas de certains produits de la filiale textile et cuir est édifiant. Cette situation s'est traduite par la perte de grosses parts de marché au profit des barons de l'importation notamment en provenance de la Chine. En effet, si dans le passé le secteur du textile et du cuir a connu un grand essor, ce n'est pas le cas ces dernières années. L'industrie du textile sur laquelle les autorités avaient fondé un grand espoir, s'est effondrée au fil des années, surtout durant la dernière décennie. Les différentes foires de la production algérienne ainsi que les multiples salons spécialisés, organisés depuis quelques années ont dévoilé les difficultés que rencontrent certains opérateurs économiques algériens. L'actuelle foire de la production nationale n'a pas dérogé à la règle. C'est d'ailleurs les principales remarques formulées par le Premier ministre Sellal, mercredi. En visitant les différents stands, Abdelmalek Sellal a incité l'ensemble des exposants à «se montrer plus agressifs sur le plan extérieur afin de rééquilibrer la balance commerciale du pays en réduisant les sorties de devises, et de diversifier les exportations». Pour la filiale textile et cuir, la bataille ne peut être gagnée uniquement par les plans de soutien du gouvernement. Et partir à la recherche ou à la reconquête des parts de marché ne peut se réaliser que par une politique commerciale agressive, un plan de communication performant, sans oublier, au passage, un produit de qualité. C'est la nouvelle politique mise en œuvre par les responsables des différentes filiales du textile. «Durant les années 1980 et jusqu'aux années 2000, le consommateur algérien consommait 100% algérien, mais depuis, c'est le produit chinois qui prenait place au fil des années», nous a indiqué Saâdaoui Abdallah, représentant du groupe Texalg (ex-Sonitex). Rencontré hier au stand de Getex (groupe de textile et cuir), ce dernier a reconnu que le produit fabriqué il y a quelques années ne répondait pas aux normes, du moins celles relatives au design. Contrairement aux Chinois qui tablaient beaucoup plus sur le design que sur les composantes du produit, le «made in Algeria», le prix non compétitif aidant, a perdu sa cote auprès des consommateurs algériens. Et d'annoncer au Temps d'Algérie que les efforts sont consentis, désormais, sur la qualité. «Dans le sillage du programme de mise à niveau des entreprises et depuis la mise en place des nouveaux équipements, la filiale textile et cuir compte reconquérir ses parts de marché via des produits de très bonne qualité avec des designs aux normes internationales», nous a-t-il expliqué. «Pour la filière habillement, il a été décidé de rouvrir tous les magasins de Jacket's Club à travers le territoire national pour commercialiser tous les produits», a-t-il ajouté. Saâdaoui a soutenu également que la politique prônée actuellement par les responsables des filières ne perdent pas de vue l'exportation. Le marché africain est en ligne de mire, a-t-il insisté.