Les diplômés du système classique de l'enseignement supérieur interpellent, pour la énième fois, Tahar Hadjar, ministre du secteur, lui demandant d'intervenir et de faire aboutir les revendications qui sont posées dont la réouverture des concours de magistère et l'équivalence de diplômes. Cette demande a eu lieu au moment où le secteur connaît un climat tendu et ce depuis la rentrée universitaire, marquée par un bras de fer qui ne cesse de se durcir entre le ministère et les instances syndicales et estudiantines. Ces derniers reprochent au Premier ministre sa manière de gérer le secteur qu'ils considèrent comme un pilier de développement. Ce reproche figure d'ailleurs dans le communiqué de la commission des diplômés du système classique dans lequel ils sont revenus sur leurs doléances dont la principale est soulevée depuis l'introduction en 2004 du système LMD (Licence, master, doctorat). Il s'agit, selon les signataires de document, de la question de l'équivalence de diplômes. Et d'expliquer : un bac+3 (diplôme d'études universitaires approfondies dans l'ancien système) doit être équivalent à une licence LMD et un bac+4 (licence classique) équivaut à un master 1 dans le nouveau système. Alors qu'un bac+5 ou diplôme d'ingéniorat (système classique) correspond à un diplôme en master 2 dans le système actuel. Ce problème que certains spécialistes du domaine qualifient de «compliqué» en raison du déséquilibre du contenu pédagogique, notamment pour certaines filières comme la sociologie, l'interprétariat et la psychologie. Le problème relatif à l'annulation des concours de magistère a aussi refait surface. Cette question qui avait fait l'objet de multitudes de rassemblements dont le dernier qui remonte au 28 octobre est soulevée, à nouveau, lors de la réunion de la commission, ayant lieu cette semaine au siège de la maison des syndicats à Bab Ezzouar (Alger). Réunissant son assemblée pour élire le président et les membres de son conseil national, la commission affilée au Syndicat national autonome de personnels de la Fonction publique (Snapap) a saisi cette occasion pour reformuler sa demande relative à la réouverture du concours de magistère. «Nous demandons au ministre de revenir sur sa décision», insiste-t-on, tout en la qualifiant «d'arbitraire». En effet, le ministre a décidé, en août dernier, de geler ces concours pour les licenciés du système classique suite à la suppression de la promotion de 4 ans (licence système classique). «S'il n'y a plus de promotion de quatre ans, il n'y a plus de concours de magistère depuis deux ans vu que l'ancien système n'est plus», avait-il déclaré. La réunion était aussi l'occasion pour ce syndicat de relever les défaillances dont souffre le système universitaire algérien et les problèmes dont pâtit le secteur dont la mauvaise gestion baisse le niveau de l'enseignement. Pour sortir de ce marasme qui perdure, des spécialistes plaident pour une formation plus renforcée accompagnée d'une gestion démocratique notamment concernant la désignation des responsables.