Les musulmans, qui sont la principale victime du terrorisme, sont également le bouc émissaire dans les conséquences des attentats perpétrés par Daech et Al Qaïda qui, au nom de l'Islam, se comportent en contradiction totale avec la religion musulmane. L'islamophobie, enregistrée depuis le 25 décembre dans une partie de la Corse, illustre les conséquences de la déformation de la réalité de l'Islam et l'incompréhension de cette religion par des non-musulmans. Les manifestations des 25 et 26 décembre à Ajaccio ciblaient les musulmans, comme l'ont prouvé le saccage d'une salle de prière et les slogans racistes scandés. En Corse, les manifestations hostiles à la communauté musulmane se multiplient ces dernières années. En juin, certains parents d'une école refusaient que leurs enfants chantent un refrain en plusieurs langues, dont l'arabe. Des jeunes s'opposaient par la force à une fête autorisée pour l'Aïd El Kebir sur un terrain de football d'Ajaccio avec pour argument «ici, nous sommes chrétiens, pas musulmans». L'incendie d'une mosquée et les slogans «Arabi Fora» (Les arabes dehors, en Corse, ndlr) ont été condamnés lundi par des responsables locaux qui se sont démarqués lundi des heurts communautaires qui secouent Ajaccio. Interrogé sur l'islamophobie qui serait de plus en plus présente en Corse, le président de l'Assemblée de Corse, cité par «Le Figaro», a parlé d'une «idéologie importée». «On sait qu'il y a un certain nombre de groupuscules d'extrême droite qui s'agitent en Corse depuis quelques mois. Ça nous inquiète parce que c'est une idéologie qui ne devrait pas avoir droit de cité en Corse», a-t-il dit sur France inter. Pour sa défense, l'élu a rejeté la faute sur le FN. «La plupart des gens qui ont sympathisé avec ceux qui ont dévasté le centre de culte sont des gens qui ne votent pas pour le nationalisme, qui ne soutiennent pas les nationalistes. Ce sont des gens qui, à notre avis, votent plutôt Front national», a-t-il lâché. Et de viser les continentaux : «Ce sont les bureaux de vote à proximité par exemple de la base de Solenzara, où il y a beaucoup de militaires continentaux, ou à Corte à côté de la gendarmerie où le FN fait des scores remarquables». «La Corse a été la première terre d'Europe à instaurer la tolérance religieuse au milieu du XVIIIe siècle (et que) pendant la Seconde Guerre mondiale, les juifs étaient protégés en Corse», a-t-il noté. Sur Europe 1, Gilles Simeoni, le nouveau président du conseil exécutif de Corse a, lui, juré que «la conception du peuple corse est une conception ouverte, généreuse (et) accueillante». «Les musulmans, principale victime du terrorisme» «Le nationalisme corse est aux antipodes, totalement aux antipodes de tous les phénomènes de racisme, de xénophobie ou d'exclusion», a-t-il martelé. Tout en condamnant «sans aucune réserve» les comportements «scandaleux (et) honteux» des protagonistes d'Ajaccio. Une étude publiée en décembre 2009 par le Centre de lutte contre le terrorisme de l'Université de West Point affirme que «la grande majorité des victimes d'Al Qaïda sont des musulmans» et que «15% seulement des personnes tuées dans des attentats d'Al Qaïda entre 2004 et 2008 étaient des Occidentaux». Ces chiffres prouvent que les terroristes ne distinguent pas entre musulmans et non-musulmans, et qu'ils considèrent tous ceux qui n'adhèrent pas à leur idéologie comme des cibles. Daech, Al Qaïda et autres organisations terroristes se comportent en contradiction totale avec les recommandations de la religion musulmane. Les musulmans, qui comptent parmi les victimes du terrorisme, sont également victimes des conséquences des actes terroristes.