La Société nationale de véhicules industriels (SNVI) croule sous des dettes faramineuses de l'ordre de 15 milliards de dinars (1500 milliards de centimes). Ce qui a poussé les autorités à adopter un plan d'urgence afin de relancer la production de cette entreprise qui compte 7000 ouvriers. C'est ce qu'a révélé hier le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, lors de son intervention à la Radio nationale. Ce programme, d'une valeur de 1 milliard de dinars, précise le ministre, vise à relancer la productivité et la compétitivité de la SNVI qui est pratiquement à l'arrêt depuis le mois de janvier. Comme le cas du complexe d'El Hadjar, qui a été récemment repris à 100% par l'Etat. Le ministre n'a pas manqué de défendre cette décision de récupérer un complexe stratégique et prioritaire pour le pays. Les autorités publiques se devaient d'intervenir, selon lui, pour réhabiliter les installations industrielles et sauvegarder l'activité et les postes d'emploi. Bouchouareb a déploré le fait que le chiffre d'affaires de 90% des entreprises publiques ne dépasse pas les deux milliards de dinars. «La quasi totalité des entreprises du secteur public sont de petites ou de moyennes entreprises qui sont en difficultés financières», a-t-il dit. Sur ce point, le ministre en profite pour revenir sur la question de la privatisation des entreprises publiques, permise par l'article 66 de la LF 2016. Il a expliqué que cet article est, contrairement à ce qu'on croit, une opportunité pour certaines entreprises étatiques qui n'ont pas réussi à se développer de l'être après leur privatisation. Il récuse d'ailleurs le terme de privatisation qui «n'existe plus dans notre législation», selon lui, et préfère parler «d'ouverture de capital». Fidèle au discours de la majorité, Bouchouareb rappelle que cette mesure est une transposition de l'article 62 de la LF 2009, votée par ceux qui protestent contre l'article 66. Cette transposition est venue empêcher la cession totale d'une entreprise publique, tel que prévu par la loi de 2001 sur la privatisation, explique le ministre. En réponse à l'opposition qui l'accuse de favoriser les intérêts des étrangers et de privatiser l'entreprise nationale Sonatrach, le ministre affirme que même le Premier ministre n'a pas les prérogatives de prendre des décisions d'une telle ampleur. «Il n'y a que le président de la République qui peut, selon l'article 17 de la Constitution, trancher des questions stratégiques pour le pays», a souligné Bouchouareb, appelant les partis de l'opposition à respecter le peuple et à cesser de l'induire en erreur. Dans le domaine du bâtiment, le ministre assure que l'Algérie va atteindre son autosuffisance en ciment en septembre 2016 et pourra procéder à son exportation en 2017 et 2018. Idem pour la production du fer qui peut atteindre, selon lui, les 9 millions de tonnes en 2017, grâce à la récupération du complexe d'El Hadjar et l'ouverture du complexe sidérurgique Bellara à Jijel.