«Nous sommes en train d'opérer une réforme profonde de notre économie» Selon le ministre de l'Industrie et des Mines, l'économie algérienne est en train d'opérer un virage historique qu'il convient d'accompagner sereinement avant qu'il ne soit trop tard. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a déclaré hier, sur les ondes de la Chaîne 1, qu'«une nouvelle loi sur la PME/PMI sera faite prochainement à côté de la LF2016 et du Code d'investissement qui sera bientôt soumis au vote», ««Nous sommes en train d'opérer une réforme profonde de notre économie. Cette réforme a commencé au milieu de 2014 avec notamment la restructuration des entreprises du secteur public qui a entraîné dans son sillage la dépénalisation de l'acte de gestion. On doit cesser de financer nos investissements économiques par l'argent du pétrole. La LF représente une suite de l'ensemble des mesures prises précédemment et elle sera suivie du nouveau Code d'investissement ainsi que d'une nouvelle loi sur les PME/PMI puisque celle qui existe est inadaptée au contexte et aux exigences économiques actuelles», a-t-il dit d'emblée. Abordant par la suite les réactions de l'opposition qui voit dans la démarche du gouvernement une entreprise anti-sociale, il a rappelé les montants des transferts sociaux qui sont de plus de 1 800 milliards de dinars et ce, malgré la baisse de plus de 50% des recettes de l'Etat». Abdessalem Bouchouareb est aussi revenu à la charge pour défendre, encore une fois, l'article 66 de la LF 2016 qui préconise l'ouverture du capital social de certaines entreprises publiques au privé national résident en arguant que cette disposition vise «à faire barrage à la loi sur les privatisations de 2001 en lui substituant le partenariat «public-privé» en précisant que depuis son arrivée, «aucune entreprise publique n'a ouvert son capital». Il s'agit pour Abdessalem Bouchouareb de relancer sérieusement l'économie algérienne, car»nous n'avons pas d'autres choix». «Le marché algérien sera ouvert dans les cinq années à venir et la concurrence à l'international est rude. Si on ne se prépare pas comme il faut, on ne pourra rien faire. On sera bouffés. Nous sommes passés maître dans l'importation à tel point que, aujourd'hui, nous ne savons même pas comment exporter. Le problème est à la fois structurel et infrastructurel», a-t-il regretté. Néanmoins, cette situation n'est pas une fatalité selon lui et il est possible de la surmonter. «On est en train de mettre en place les conditions nécessaires pour booster les exportations hors hydrocarbures. A partir de 2017, on va exporter le fer. Pour le moment, on produit 1.2 million de tonnes de phosphate et on l'exporte brut. On va aller vers 6 millions de tonnes en 2018 et 10 millions de tonnes en 2020. Donc, on est appelé à l'exporter mais pas en tant que matière brute. On va également exporter des voitures Peugeot», a-t-il révélé. S'adressant par ailleurs aux chefs d'entreprises algériennes, le ministre de l'Industrie et des Mines a fait savoir que «toutes les entreprises qui s'inscrivent dans «l'import-substitution» seront aidées et accompagnées». «Jusque-là, l'Etat réservait un même traitement pour les entreprises de productions et les salles des fêtes. Je n'ai rien contre les salles des fêtes, mais cette politique n'est pas normale», a-t-il tonné, en soulignant que les secteurs à développer ont été définis. Il a cité à titre d'exemple l'industrie mécanique, le textile et la pétrochimie. «Nous sommes en train de lancer une véritable industrie mécanique en Algérie: automobiles, tracteurs, moissonneuses batteuses, machines éleveuses, etc. Pour cela, nous avons besoin de fer, d'où l'intérêt d'investir dans ce sens. Dans l'industrie mécanique, nous allons développer un tissu de PME-PMI spécialisées dans la sous-traitance. L'intégration et la sous-traitance sont inscrites dans le cahier des charges... de plus, les entreprises partenaires ramènent elles aussi des sous-traitants avec elles. C'est le cas de Peugeot qui va ramener sept entreprises de sous-traitance en Algérie» a-t-il également indiqué, non sans préciser que ce point concerne tous les partenaires de l'Algérie dans l'industrie mécanique. Abdessalem Bouchouareb a également révélé que les mines de Ghar Jbilat ont fait l'objet d'une étude qui a conclu que ses minerais contiennent entre 62 et 62% de fer, contrairement à ce qui se disait avant, et que, à ce titre, elle entrera en exploitation, très prochainement.