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Mustapha Mekidèche, économiste et vice-président du Cnes : «Le plus dur est à venir»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

Le vice-président du Conseil national économique et social (Cnes) est certain que les prix du baril de pétrole ne vont pas s'améliorer à court terme. Il citera, à ce propos, la déclaration du ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Naïmi, dans laquelle il soutient que le Royaume est prêt à augmenter la production pour satisfaire la demande des pays consommateurs. Cette conjoncture peu favorable aura un impact social, ajoute Mekidèche. Pour cela, il plaide pour un consensus social et politique et une réforme structurelle de l'économie du pays.
Le Temps d'Algérie : La situation économique, notamment des pays exportateurs de pétrole, se complique pour 2016 avec l'annonce de la hausse des prix et la réduction des budgets publics. Sommes-nous finalement rattrapés par la crise qui a frappé les pays développés ?
Mustapha Mekidèche : Nous sommes en effet face un ralentissement de l'économie mondiale qui s'est traduit par une demande en hydrocarbures faible et une offre excessive. Ce qui fait que les prix du brut risquent de rester à l'état actuel jusqu'en 2020. Cette perspective baissière touchera non seulement les pays exportateurs de pétrole, mais de façon plus générale tous les exportateurs de matières premières. Cette crise gagne désormais les pays émergents qui sont considérés jusque-là comme épargnés par le ralentissement économique. Le Brésil est dans une situation de crise économique et d'inflation. La Russie et l'Afrique du Sud sont aussi confrontées à des difficultés économiques. Exceptionnellement, la Chine a enregistré une baisse de sa croissance. Tout cela s'ajoute à la hausse des taux d'intérêt américain et d'autres éléments de crise qui sont d'ordre sécuritaire. Nous sommes dans une situation délicate à la fois pour les pays exportateurs de pétrole, comme le cas de l'Algérie et l'ensemble des pays en voie de développement, que pour les pays dits émergents. L'affaiblissement de la croissance mondiale affecte maintenant de manière directe les pays qui ont besoin de développement plus important. Je pense aux pays du continent africain et de l'Amérique latine. Ce qui aura à l'avenir un impact économique et social.
Sommes-nous dans une phase conjoncturelle ? Peut-on s'attendre à une reprise prochaine notamment chez les pays européens ?
L'Europe qui était en situation délicate est toujours en crise. Certes, il y a eu la percée des pays du sud de l'Europe, je pense surtout à l'Espagne et à l'Italie. Mais, globalement, les pays européens ne tirent plus la croissance et la consommation mondiale du pétrole. Aujourd'hui, c'est plutôt la Chine et l'Inde qui contribuent à la stabilité des prix des matières premières. Et maintenant que la Chine n'est plus à une croissance à deux chiffres, on commence à ressentir son effet.
De manière générale, nous sommes en train de constater une faiblesse de la demande mondiale en hydrocarbures. C'est une situation qui risque de durer encore des années. Nous sommes donc installés dans une crise qui est à un cycle long. C'est pour cela qu'il faudrait envisager une réforme structurelle profonde, mais passant par un consensus politique et social.
Justement, y a-t-il des risques sur la stabilité des pays pétroliers ?
Dans le cas algérien, nous avons des éléments de résilience. Nous avons des amortisseurs financiers tels que les réserves de change et les fonds de régulation des recettes. Sauf que ces amortisseurs ne peuvent produire de la résilience que sur une période courte de deux ans. Le fonds de régulation des recettes n'est plus alimenté en raison de la baisse des prix du pétrole. Et nous avons commencé à consommer nos réserves de change.
Nous sommes tenus donc d'engager des réformes qui ont des coûts, notamment sociaux. Mais ces coûts doivent être répartis pour qu'il y ait une acceptabilité sociale. Les plus riches doivent payer plus d'impôts. L'Etat doit continuer aussi à maintenir des formes d'aides directes uniquement en faveur des populations qui ont des faibles revenus.
Si la situation actuelle du marché pétrolier persiste, on ne peut pas écarter une instabilité sociale ?
Pour l'année 2016, les seules augmentations qui sont perceptibles sont celles du carburant. Pour le reste, les pouvoirs publics ont maintenu les subventions pour les produits de première nécessité. La Banque d'Algérie fait tout, de son côté, pour que l'inflation puisse être gérée de manière acceptable. Il va falloir faire preuve de rationalité dans l'importation. Et là, les dispositifs mis en place vont permettre de diminuer les importations qui globalement n'ont pas d'intérêts socioéconomiques avérés. Mais je pense que le plus dur est à venir. Il faut voir dans quelles conditions sera élaborée la loi de finances 2017 et celle de 2018. C'est là qu'on saura quels sont les relais de la croissance économique qui seront allumés et dans quels secteurs.
Est-il possible d'espérer une possible entente entre les pays exportateurs de pétrole (Opep et hors Opep) pour éviter une baisse conséquente des prix ?
La dernière déclaration du ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Naïmi, n'incite pas à l'optimisme. Puisqu'il est dit clairement qu'il n'y a pas de limite à la production pétrolière. Et comme l'Arabie saoudite est dans une position qui lui permet de produire beaucoup plus et à des coûts plus faibles que ceux de la plupart des pays de l'Opep, évidemment elle va inonder le marché pour pouvoir maintenir une partie de sa ressource financière. L'Arabie saoudite fait face à ses propres problèmes internes de financement. Elle a engagé d'importantes dépenses militaires hors territoire. Il se trouve qu'elle est trop préoccupée par la baisse des prix du brut au même titre que les autres pays exportateurs. La Russie, grand producteur et exportateur de pétrole, est aussi dans une situation délicate. Nous sommes donc dans une situation qui ne va pas s'améliorer pour les deux ou trois ans à venir. Je partage d'ailleurs l'avis de l'Agence internationale d'énergie qui prévoit le retour à un prix de 70-80 dollars le baril en 2020. Ceci étant, les grandes compagnies internationales ne vont pas investir dans le secteur des hydrocarbures. Cette baisse des investissements va induire à long terme une diminution de l'offre mondiale et une éventuelle reprise des cours.
Les pays pétroliers sont-ils amenés à faire appel au financement extérieur pour pouvoir maintenir leur croissance et réaliser des projets de développement ?
Nous allons dans cette direction. Nous ne pourrons pas échapper à cette situation. Il faut seulement bien anticiper et construire son économie. L'Arabie saoudite, qui dispose pourtant de réserves de change conséquentes, a commencé à émettre des emprunts obligataires sur son marché interne. L'Algérie va dans la même direction de façon graduelle. D'abord par le recours aux ressources financières informelles et ensuite nous allons aussi vers l'émission d'une dette interne et peut-être vers des emprunts internationaux. Je ne pense pas qu'il faille les chercher (emprunts, ndlr) chez les Etats-Unis et les banques européennes qui ont augmenté leurs taux d'intérêts, mais chez la Chine. Ce pays est notre premier partenaire commercial et dispose d'une capacité financière et de possibilités de prêts à long terme et à des taux bas.


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