Depuis dimanche, la wilaya de Béjaïa vit au rythme de Yennayer, une fête ancestrale célébrant le Nouvel An berbère. Au fil des années, cette célébration a fait partie des fêtes religieuses au même titre que les fêtes légales et officielles. Même si elle n'est pas encore officialisée, elle reste un repère très fort dans l'histoire de tout le pays. Aussi bien dans les villes que dans les campagnes, dans les villas cossues que dans les chaumières, Yennayer est fêté avec la même ferveur et la même joie. L'événement sera marqué cette année par la visite à Béjaïa de Hamid Grine, ministre de la Communication, le jour de Yennayer. Le ministre profitera de sa présence dans la capitale des Hammadites pour assister aux activités culturelles programmées à cette occasion au théâtre régional Malek-Bouguermouh où il assistera à la projection d'un court métrage sur Yennayer, suivie d'une conférence sur le même sujet animée par le professeur Allaoua Rabehi. L'annonce de l'officialisation de la langue amazighe dans la mouture de la nouvelle Constitution du pays est pour beaucoup dans l'entrain du mouvement associatif qui a concocté un riche programme d'activités culturelles à l'occasion de Yennayer. Au menu, figurent en bonne place les conférences, parallèlement aux expositions de produits artisanaux et aux galas artistiques. L'écrivain et militant Rachid Oulebsir est allé à la rencontre des populations de la région d'Amalou, à l'invitation d'un collectif d'associations de cette contrée des Ath-Aidel pour animer une conférence ayant pour thème : «Yennayer origines, valeurs, repères identitaires et modernité». L'auteur Djamel Arezki sera aujourd'hui l'hôte de la maison de la culture Taos-Amrouche. Il s'étalera sur l'identité amazighe. A Amizour, Abderrahmane Amara et Nasser Medjdoub, co-auteurs d'un essai intitulé «Slimane Rahmani : Aokas-Culture locale et universalité» donneront à Amizour une conférence sur la vie et l'œuvre du militant de la cause identitaire, Slimane Rahmani, qui fut l'un des premiers ethnographes à s'être intéressé au patrimoine immatériel de sa ville natale, Aokas. Publié sous forme de notes ethnographiques en 1934 par l'université de Constantine, ce document constitue un ouvrage de référence pour de nombreux chercheurs. Mais c'est à Amizour que la célébration de Yennayer prendra toute sa dimension avec l'organisation d'une semaine culturelle, la deuxième du genre, du 10 au 14 janvier. Placé sous le thème «L'histoire et le patrimoine», cet événement verra la participation d'artistes venus de Biskra, Ghardaïa, Tizi Ouzou, etc., qui exposeront leurs œuvres au centre culturel de cette ville. Les deux formations politiques, RCD et le Forum socialiste, ne sont pas en reste de cette réjouissance populaire. Elles veulent marquer l'événement par diverses activités. Le RCD, qui a opté pour une série de conférences animées par ses militants durant toute la semaine, sera suivi par le Forum socialiste qui organise le jour même de Yennayer un meeting populaire au cours duquel beaucoup de questions d'actualité seront abordées, en plus de la question identitaire. De notre correspondant :