Le mauvais temps qui s'est abattu sur la ville des Genêts n'a pas empêché plusieurs centaines de personnes (entre 2000 et 2500 marcheurs selon certaines estimations) de répondre favorablement à l'appel du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), à l'occasion de la célébration du nouvel an amazigh, Yennayer. Les marcheurs ont, comme à l'accoutumée, commencé à arriver en petites grappes devant le portail principal du campus Hasnaoua de l'Université Mouloud-Mammeri où leur nombre grossissait au fil des minutes de cette matinée de mardi qui s'égrènent lentement tant la ville n'était pas assez mouvementée, vu que plusieurs institutions sont restées fermées, comme l'université elle-même, les écoles, les lycées et collèges etc., manière de décréter férié le jour de Yennayer qui continue de subir l'ostracisme car n'étant pas reconnu comme fête légale. Sur place, plusieurs drapeaux aux couleurs bleu vert et jaune frappés de l'insigne de l'Aza (lettre en tifinagh) étaient déployés à côté de banderoles portant différents slogans. Aucune présence policière particulière n'était visible aux alentours de l'endroit d'où devait démarrer la procession. Cependant, plusieurs policiers en civils étaient présents. Sur place, on encadre les marcheurs et on donne des nouvelles à l'aide d'un mégaphone sur des convois de marcheurs interceptés à des barrages de contrôle, notamment à Ouadhias et Aïn El Hammam pour empêcher les marcheurs de rallier la capitale du Djurdjura. Au centre-ville par contre, il y avait une forte présence policière et la rue Abane-Ramdane était fermée à la circulation pour permettre à une autre manifestation, un carnaval, de se dérouler. Après avoir formé les carrés à la tête desquels était le président du Mak, Bouaziz Aït Chebib, la marche s'est ébranlée et de nombreux slogans chers au mouvement ont été scandés à tue-tête. Il est à signaler que tout au long de l'itinéraire, les commerces n'ont pas baissé rideau. Ils sont restés ouverts comme c'est le cas à la rue Lamali qui longe le CHU Nédir-Mohamed. Devant le siège, les marcheurs ont observé une halte durant laquelle ils sont observé une minute de silence à la mémoire des martyrs du combat identitaire avant de poursuivre leur itinéraire jusqu'à la placette Amari, devant le musée situé au centre-ville où les responsables du Mak ont pris la parole à tour de rôle avant de se disperser dans le calme.