Outre les augmentations des tarifs des carburants, entrés en vigueur le 1er janvier, les usagers seront confrontés au débrayage des pompistes dans plusieurs wilayas du pays. En effet, l'Union nationale des investisseurs propriétaires et exploitants de relais et stations- service (Uniprest) compte suspendre les approvisionnements en essence et gasoil commercialisés par Naftal si leurs marges bénéficiaires ne sont pas revues à la hausse. Les contestations ont commencé samedi à Khenchela et vont s'étendre dans plusieurs wilayas de l'est du pays, le mot d'ordre étant de fermer les stations-services durant 24 heures. A Bordj Bou Arréridj, elles seront hors service le 28 janvier, tandis que celles de Médéa vont suspendre leurs activités le 31 janvier. Du coup, les usagers ne pourront pas s'approvisionner en carburant. L'Uniprest justifie cette démarche par le fait que toutes les voies de dialogue sont épuisées quant à la réduction de la marge bénéficiaire des stations-service. Contacté, Hamid Aït Enceur, président de l'Uniprest, a regretté le silence des autorités face à cette revendication. Pourtant les charges ont changé depuis, en touchant l'exploitation et en érodant les marges. Cette marge n'a pas bougé malgré l'existence d'un décret stipulant sa révision annuelle (décret exécutif n°08-289 du 20 septembre 2008 définissant la méthodologie d'ajustement de vente des produits pétroliers sur le marché national), selon Hamid Aït Enceur. Il a estimé que la hausse des prix du carburant est synonyme d'une augmentation des impôts auxquels les gens de la profession sont assujettis. Et la seule manière de pouvoir supporter les nouvelles charges, c'est de réajuster la marge en fonction des charges. Hamid Aït Enceur précise que l'Uniprest s'est inscrite dans une démarche de concertation et de dialogue avec les autorités afin de les pousser à prendre en charge cette revendication, mais en vain. Le président de l'Uniprest indique que le travail sur les marges a commencé depuis longtemps. Des courriers ont été adressés au Premier ministre dès octobre dernier. L'Union s'est réunie avec les responsables de l'Agence nationale de l'Autorité de Régulation des Hydrocarbures (ARH) et du ministère des Finances. Ces réunions présageaient une bonne issue. Notre interlocuteur ajoute qu'en 2013, un petit réajustement a été opéré avec une promesse de réajustement conséquent avec l'augmentation des prix. Les acteurs de la profession souhaitent une marge bénéficiaire qui puisse leur permettre de faire face à l'entretien des stations et autres dépenses. Notre interlocuteur a annoncé, à ce sujet, qu'une rencontre est prévue le 13 février prochain, à laquelle prendront part tous les représentants de l'Union afin d'examiner la situation. «Si nos revendications ne sont pas satisfaites, des décisions seront prises pour défendre les droits de l'ensemble des investisseurs propriétaires et exploitants de relais et stations-services, lesquels exploitent 80% des stations-services dont dispose le pays», nous a-t-il confié. À l'échelle nationale, 1800 stations-services sont concernées par cette revendication et les gérants appelleront à élargir les actions de protestation si leur demande n'est pas prise en considération.