Selon le président de leur association, ils privilégient la concertation et le dialogue avec les autorités afin de les pousser à prendre en charge cette revendication, mais en vain. Outre le simple citoyen chez qui la pilule passe mal, l'augmentation des prix du carburant ne semble pas plaire à l'Union nationale des investisseurs propriétaires et exploitants de relais et stations-service (Uniprest). Et pour cause, les pouvoirs publics n'ont pas pris en considération une vieille revendication de la corporation relative à la hausse de la marge bénéficiaire. Cette marge n'a pas été revalorisée depuis 2005. Pourtant les charges ont changé depuis, en touchant l'exploitation et en érodant les marges. Cette marge n'a pas bougé malgré l'existence d'un décret stipulant sa révision annuelle (décret exécutif n°08-289 du 20 septembre 2008 définissant la méthodologie d'ajustement de vente des produits pétroliers sur le marché national), selon Hamid Aït Enceur, président de l'Uniprest. Selon lui, cette hausse est synonyme d'une augmentation des impôts auxquels les gens de la profession sont assujettis. Et la seule manière de pouvoir supporter les nouvelles charges, c'est de réajuster la marge en fonction des charges. Hamid Aït Enceur précise que l'Uniprest s'est inscrite dans une démarche de concertation et de dialogue avec les autorités afin de les pousser à prendre en charge cette revendication, mais en vain. Le président de l'Uniprest indique que le travail sur les marges a commencé depuis longtemps. Des courriers ont été adressés au Premier ministre dès octobre dernier. L'Union s'est réunie avec les responsables de l'ARH et du ministère des Finances. Ces réunions présageaient une bonne issue. Notre interlocuteur ajoute qu'en 2013, un petit réajustement a été opéré avec une promesse de réajustement conséquent avec l'augmentation des prix. Les acteurs de la profession souhaitent une marge bénéficiaire qui puisse leur permettre de faire face à l'entretien des stations et autres dépenses. À la faveur des augmentations contenues dans la loi des finances 2016, l'Union semblait optimiste quant à la possibilité d'aboutir à une solution conforme et cohérente. D'ailleurs plusieurs rencontres ont été tenues entre l'Union et différents départements gouvernementaux qui présageaient d'une réponse favorable à la revendication. Mais au final, l'Uniprest a été désagréablement surprise par le résultat final. C'est un mécontentement généralisé, doublé d'une déception. L'augmentation de la marge obtenue est de l'ordre de 0,15 centimes alors que l'augmentation pour le super, par exemple, est de l'ordre de 8,40 DA. L'Uniprest réclame une correction rapide et urgente. La situation risque de se répercuter négativement sur les stations-service avec une diminution du nombre des emplois. Par ailleurs, ajoute Hamid Aït Enceur, le produit coûtant plus cher, les gérants de stations-service auront tendance à diminuer les quantités et moins stocker, ce qui engendrera de fréquentes ruptures de stock. Si l'Uniprest ne cesse de réclamer une hausse des marges bénéficiaires depuis des années, le but, selon son responsable, est de permettre aux gérants de stations-service de faire face aux différentes charges, en particulier salariales. Cette nouvelle montée au créneau des gérants de stations-service renseigne sur l'état d'esprit de ces derniers. À l'échelle nationale, 1 800 stations-service sont concernées par cette revendication et les gérants appelleront à une action de protestation si leur demande n'est pas prise en considération. D'ailleurs, Hamid Aït Enceur compte réunir le bureau de l'association d'ici à la fin de la semaine pour décider de la démarche et des actions à entreprendre pour se faire entendre. S.S.