Le Conseil de la nation et l'Assemblée populaire nationale (APN) ont clôturé hier leur session d'automne 2015. Mais le repos des deux chambres sera d'une courte durée, puisque le Parlement va se réunir prochainement en congrès extraordinaire pour l'adoption du projet de révision de la Constitution. POUR ce faire, une séance consacrée à la mise en place de la commission paritaire élargie chargée d'élaborer le rapport et le règlement intérieur sera tenue aujourd'hui à l'APN. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui s'est exprimé en marge de la séance de clôture de la session d'automne de l'APN, n'a donné aucun détail. Devant l'insistance des journalistes, il a seulement confirmé que le projet de révision de la Constitution sera adopté dimanche, réfutant par la même tout cafouillage sur la date de l'adoption de l'avant-projet. Dans son allocution de clôture de la session de la chambre haute, son président, Abdelkader Bensalah, a appelé les parlementaires à accompagner les réformes du Président à travers l'adoption des projets de lois très sensibles qui seront soumis prochainement aux deux chambres. «J'invite les parlementaires à accomplir cette mission loin des manoeuvres aux conséquences incalculables». Des manoeuvres qui peuvent, selon lui, faire sombrer le pays dans l'anarchie et menacer l'unité et la cohésion nationales. Il a saisi l'occasion pour appeler à la mesure et à la retenue, allusion aux échanges d'accusations et de déballages de certains faits historiques par d'anciennes personnalités militaires ayant occupé de hautes responsabilités de l'Etat durant la décennie noire. C'est «inacceptable», martèle Bensalah, en faisant une lecture de ce déballage et d'échange d'accusations sous l'angle d'ouverture des plaies que l'on «a pensé guéries», d'autant que cet échange d'accusations touche aux personnes décédées. Se voulant rassembleur, le président de la chambre haute a délivré un message d'apaisement, loin du dialogue stérile. «Même s'il appartient à tous le droit de d'apporter des témoignages et opinions liées à l'évolution qu'a connue l'Etat», la retenue est toutefois de mise eu égard à l'impact de ce genre d'échange, surtout dans la période actuelle qui exige «d'eux de garder le droit de réserve». Il a rappelé enfin que «certaines vérités ne doivent pas être utilisées comme prétexte pour faire grandir ou diminuer du rôle de tout un chacun dans les différentes étapes que le pays a connues». Ould Khelifa défend le projet Pour sa part, le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, a estimé que l'avant-projet de révision de la Constitution consacre «l'alternance démocratique grâce à des élections libres et transparentes, la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice et la liberté d'expression». Parmi les amendements constitutionnels proposés qui garantissent «l'homogénéité et l'harmonie de la société algérienne», Ould Khelifa a cité «l'officialisation de la langue amazighe». Il a considéré que le vote de la Constitution qui a fait l'objet d'une large consultation incluant les partis politiques, les différentes organisations nationales, la société civile ainsi qu'un nombre de personnalités nationales, viendra «couronner le projet de renaissance rénovateur du président de la République». Selon lui, la consultation, «longtemps ouverte», a permis d'enrichir le projet de révision de la Constitution et la participation de tous ceux qui ont émis le souhait d'y apporter un plus quelle que soit leur position. «Cette large consultation a consacré un niveau élevé de consensus entre une majorité écrasante des acteurs politiques et tous ceux qui veillent sur l'avenir de l'Algérie», a relevé Ould Khelifa qui a expliqué que «l'objectif étant la consécration d'une démocratie participative réunissant toutes les bonnes volontés de la nation et répondant aux aspirations de notre peuple pour la liberté, la justice et le développement, dans un monde en mutation effrénée où des pays font face à des crises aussi bien internes qu'externes».