Le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a réaffirmé hier la demande de son parti d'une révision profonde de la Constitution, car l'actuelle, bien que révisée le 12 novembre 2008, «mérite un toilettage et un approfondissement». Ce sera, selon lui, l'un des thèmes majeurs sur lesquels devront tabler les militants du FLN lors du 9e congrès prévu fin mars 2010, lesquels sont appelés «à répondre sur le devenir institutionnel du pays». S'exprimant hier lors d'une conférence de presse tenue au siège du parti, Abdelaziz Belkhadem a avoué que la révision intervenue et «ou on a trop focalisé sur l'article qui a mis fin à la limitation du mandat présidentiel,» n'est pas ce que le FLN, première force politique du pays, a voulue». «L'actuelle Constitution mérite un toilettage et un approfondissement» a-t-il estimé avant de s'interroger : «Le programme présidentiel est mis en œuvre par une alliance. Si la majorité change, allons-nous vers une cohabitation ? Qu'en est-il de la motion de censure ? La déclaration de politique générale a-t-elle alors son utilité ?» «Ce sont là des questionnements, dira Belkhadem, auxquels nos militants doivent répondre lors du congrès dont il espère que le parti en sortira avec une épaisseur idéologique et une littérature philosophique propre à lui en vue de s'adapter aux réalités nouvelles.» Dans le même registre, le conférencier évoquera la nécessité de la recomposition de la carte politique nationale dans laquelle le FLN est appelé à peser de tout son poids. «Je réaffirme, a-t-il dit, que rien ne se fera en dehors du FLN ou sans son consentement, dans tout ce qui se fait, sur le plan politique s'entend», avant de préciser que ceux qui ciblent le FLN n'ont pas intérêt à ce qu'il reste la première force politique du pays.» Pas de changement à la tête du parti Il affirmera ainsi qu'il n'y aura pas de changement à la tête du parti, «parce que nous nous attelons actuellement à la préparation du congrès et des élections partielles au niveau du Conseil de la nation.» Pour Belkhadem, aucun changement n'interviendra avant le congrès «qui décidera souverainement de la future direction du parti.» Il dira à ce sujet que les préparatifs pour les prochaines échéances, à savoir le congrès et les élections «sénatoriales» se déroulent dans de bonnes conditions. Il fera savoir à ce titre qu'une réunion regroupant le président de l'APN ainsi que les parlementaires du parti et les présidents de commission aura lieu mercredi prochain en vue de préparer les autres rencontres à venir. Une rencontre entre élus de 4 wilayas se tiendra le 11 juin et une autre une semaine après, a-t-il dit ; par ailleurs, il évoquera l'université d'été du parti qui constituera «une tribune pour les jeunes appelés à exposer leurs doléances et proposer des solutions». La commission de préparation du congrès, dira encore Belkhadem, sera installée en juillet et comprendra les membres de l'instance exécutive. «Fin octobre, nous serons parvenus à l'élaboration des avants-projets des textes des commissions de préparation du congrès», lesquels seront entérinés par le conseil national. Belkhadem a également évoqué la date du 22 juin pour une réunion des partis de l'Alliance durant laquelle la présidence passera au MSP. «Nous sommes en consultation avec nos partenaires» a-t-il dit à ce sujet. Amnistie générale :«Nous ne sommes pas contre» A une question relative à l'amnistie générale évoquée avec insistance depuis la campagne électorale, le secrétaire général du FLN, sans la désigner explicitement, n'y voit pas d'inconvénients : «La Réconciliation nationale est une opération éminemment politique. Si son objectif n'a pas été atteint et nécessite des mesures autres que celles prônées par la Charte, nous ne sommes pas contre. A charge alors pour le peuple de montrer son adhésion à travers un référendum» a explicité Belkhadem qui considère que l'ultime objectif est «d'éteindre le feu de la Fitna.» Interrogé par ailleurs sur la repentance de la France sur les actes commis durant la guerre de Libération, le conférencier, tout en faisant sienne la demande de repentance, préalable à tout renforcement des relations entre les deux pays, a affirmé que «la France officielle doit se repentir.» Il précisera à ce titre que «Nous ne sommes pas contre le peuple français.» Commentant par ailleurs les déclarations de Ziari qui ont soulevé un tollé général, notamment des réactions violentes de la part de la Fondation du 8-Mai 1945, il précisera que les déclarations du président de l'APN ne sont pas contraires à la position du parti. Dans un autre registre, Belkhadem s'est réjoui des dernières déclarations du président américain Barack Obama. «Une ouverture que nous n'avons pas constatée auparavant, mais il ne faut pas la prendre avec un excès d'optimisme, car nous attendons sa concrétisation» a-t-il commenté. Interrogé sur le supposé parti du président dont les contours sont en train de se dessiner, Belkhadem dira : «Je n'ai pas eu connaissance de l'existence ou d'une formulation politique de demande d'agrément.» Toujours dans le même registre, il s'est interrogé sur les desseins de ceux qui prétendent que le président de la République serait en Suisse pour des soins. «L'on a évoqué avant la campagne, a-t-il dit, l'éventualité de la non-représentation de M. Bouteflika pour un troisième mandat. Le résultat est là aujourd'hui.»