Le secteur mondial de métallurgie-sidérurgie traverse une période difficile à cause de la décision de la Chine, premier producteur d'acier au monde, de baisser sa production, après la demande pressante de l'UE. La Chine, premier producteur mondial d'acier, a annoncé son intention de baisser sa production de quelque 150 millions de tonnes sur les 5 prochaines années, au moment où ce pays cherche à réduire ses surcapacités de production industrielle qui pèsent sur sa croissance. Le Conseil d'Etat, qui fait office de gouvernement, a indiqué qu'il comptait fermer les usines vétustes et qu'il allait désormais refuser d'autoriser de nouvelles aciéries, ont rapporté des médias officiels. La production d'acier brut a baissé de 2,3% en 2015 à 803,8 millions de tonnes par rapport à 2014, a indiqué le Bureau national des statistiques le mois dernier. Il s'agit de la première baisse depuis 1981, selon la même source. La Chine assure à elle seule la moitié de la production mondiale d'acier brut, selon l'Association mondiale de l'acier. Cependant, ce secteur est sinistré par la surcapacité tant en Chine que dans le reste du monde depuis des années et les prix ont dégringolé en raison de l'offre excédentaire. La Chine souffre d'une surproduction de 340 millions de tonnes, d'après des experts. Sa capacité de production actuelle est de 1,2 milliard de tonnes, mais ce pays a produit seulement 804 millions de tonnes l'année dernière. Dans ce contexte particulier, l'UE avait sommé la Chine de réduire sa production en acier, lequel inonde le marché mondial et met en péril des dizaines de milliers d'emplois en Europe, selon Cecilia Malmström, commissaire européenne au Commerce, qui demande par la même occasion à son homologue chinois des mesures pour réduire les surcapacités de production. Dans un récent courrier adressé au ministre chinois du Commerce Gao Hucheng, Mme Malmström durcit le ton contre Pékin, accusé de «pratiques anticoncurrentielles». L'action d'ArcelorMittal au plus bas Si l'acier est au cœur d'une tension entre Bruxelles et Pékin, le géant mondial du secteur, ArcelorMittal, vit aussi des moments difficiles. En effet, l'action du groupe sidérurgique ArcelorMittal chutait hier matin à la Bourse de Paris de plus de 5% à 3,47 euros, après l'annonce d'une augmentation de capital associée à un creusement de sa perte nette en 2015. «Alors que la capitalisation boursière a fondu ces dernières années, ArcelorMittal n'évitera pas une forte dilution avec l'annonce d'une augmentation de capital de 3 milliards de dollars», soulignent les analystes du courtier Aurel BGC. Pour Société Générale, cette augmentation de capital «est décevante mais reflète certainement les conditions très difficiles du marché». Le groupe sidérurgique ArcelorMittal a également annoncé un creusement spectaculaire de sa perte nette à près de 8 milliards de dollars en 2015, plombé par la baisse des prix, et a annoncé un nouveau plan de restructuration. L'an dernier, le groupe a accusé une perte nette de 7,946 milliards de dollars en 2015, contre 1,086 milliard un an plus tôt. De plus, ArcelorMittal a fait part du lancement d'un nouveau plan de restructuration, destiné à améliorer son excédent brut d'exploitation structurel d'environ 3 milliards de dollars d'ici à 2020. Parallèlement à la publication de ces résultats annuels, qui a été anticipée d'une semaine par le groupe, ArcelorMittal a annoncé avoir cédé pour un montant de 875 millions d'euros la participation de 35% qu'il détenait dans l'équipementier automobile espagnol Gestamp. «L'annonce surprise d'une augmentation de capital, la vente d'actifs et la réduction de coûts devraient atténuer les inquiétudes des investisseurs concernant le bilan» du groupe, ajoute Société Générale.