Les liens entre Alger et Tunis ont toujours été exemplaires et solides. Durant la semaine qui s'est écoulée, de hauts responsables du pays voisin ont fait le déplacement à Alger pour réaffirmer la disponibilité de Tunis d'aller de l'avant. En effet, la coopération entre l'Algérie et la Tunisie est de plus en plus consolidée à différents niveaux, empruntant la voie tant espérée de la complémentarité servant les intérêts des deux pays. Jeudi, c'est le ministre tunisien de la Santé qui a appelé à partir d'Alger à la promotion du partenariat et de l'investissement dans l'industrie pharmaceutique. Saïd Aïdi, qui s'est rendu au Centre national d'imagerie médicale (Cnim) du CHU Mohamed-Lamine-Debaghine, a souligné l'importance de «promouvoir le partenariat entre l'Algérie et la Tunisie dans le domaine de la santé, notamment à travers l'investissement commun dans le secteur du médicament pour envisager l'exportation vers les pays africains». A cours de cette visite, un procès-verbal de coopération a été signé en matière de surveillance épidémiologique transfrontalière et en faveur de l'amélioration des services de santé dans les régions frontalières. Le ministre tunisien a annoncé également que l'Algérie sera l'invitée d'honneur de l'exposition internationale de la santé «Tunisia Health Expo», prévue en mars à Tunis. Dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, un procès-verbal de coopération a été signé jeudi à Tunis par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, et son homologue tunisien, Chihab Bouden. Le renforcement de la coopération dans le domaine universitaire est à saluer, d'autant plus que les universités tunisiennes sont considérées parmi les meilleures de la région et d'Afrique. L'Algérie a donné son accord pour la tenue de la conférence des recteurs des universités qui vise à améliorer la performance pédagogique et de recherche. Cette conférence abordera des questions très sensibles comme celles de la sécurité alimentaire, la santé, l'environnement, les sciences, les technologies de la communication, l'énergie ainsi que les sciences humaines. Il est question également de déplacement des étudiants, étudiants-chercheurs, enseignants-chercheurs, du staff administratif et technique. Concernant l'échange de bourses universitaires, les deux parties ont convenu d'échanger 100 bourses universitaires et 100 places pédagogiques durant l'année universitaire 2016-2017. La coopération dans le domaine universitaire sera hissée à «un niveau supérieur», a tenu à souligner Hadjar. Une position qui confirme qu'entre Alger et Tunis, il existe une confiance mutuelle et un destin commun, celui de rejoindre le cercle des pays émergents ayant fondé leur économie sur le savoir et la formation de la ressource humaine. Les échanges économiques devraient être aussi intensifiés pour dépasser le stade actuel basé sur le tourisme et l'énergie. La Tunisie est bien avancée dans plusieurs domaines économiques, en particulier dans l'industrie (textile, papier et fournitures scolaires, emballages, pièces de rechange, agroalimentaire, téléphonie…). Dans ce contexte, il y a lieu de rappeler les propos tenus par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, qui a assisté lundi dernier à la cérémonie de la commémoration du 58e anniversaire des évènements de Sakiet Sidi Youssef : «la coopération algéro-tunisienne puisait sa force de la profondeur des liens historiques et des valeurs culturelles issus de l'appartenance géographique et civilisationnelle commune». «Il est important pour les deux pays de tirer les leçons de ces évènements historiques afin de relever les défis actuels», a souligné également Bedoui. Du pain sur la planche attend donc ces deux pays frères appelés à devenir deux puissances économiques en Afrique.