Le 21e siècle sera religieux ou ne sera pas ! Si plus d'un siècle après l'avoir énoncé, inventé ou imaginé, on ne sait toujours pas si Malraux a formulé cette phrase qui est, convenons-le, est assez mal roulée pour l'auteur des Antimémoires et surtout incongrue pour l'athée qu'il a été, l'on détient cependant et avec certitude le nom du désormais défenseur du respect de la liberté religieuse en ce début du 21e siècle : Barak Hussein Obama. Le 44e président américain a en moins d'une heure démontré à la face du monde et non sans argumentation convaincante (celle de la force de son pays) que démocratie pouvait rimer avec religion : Obama est-il promoteur de la théocratie ou juste de la liberté du culte ? Il précise qu'il faut bannir les ségrégations religieuses ; En effet, et à l'issue de son discours tonitruant jeudi dernier au Caire, censé par ailleurs fouetter les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman, il a tenu à préciser que la liberté d'expression religieuse ne devrait pas se faire à deux vitesses : «Il ne faut pas avoir deux normes sur la liberté d'expression religieuse, l'une pour les musulmans et l'autre pour les nom musulmans» a-t-il déclaré, donnant encore une fois un coup dans le nez à la politique menée par son prédécesseur, non parce qu'il avait été xénophobe, mais plutôt aligné sur l'optique occidentale assez hostile à cette religion sur son sol , en témoigne l'hostilité de l'UE, notamment la France, à l'adhésion en son sein de la Turquie, alors que ce pays est membre de l'union douanière et a déjà entamé depuis 4 ans des réformes comme réclamées par Bruxelles pour être membre de l'UE. A quoi auront servi les concessions d'Ankara ? Berlin répond «à développer un partenariat privilégié avec l'UE» et Paris n'osant plus parler de l'union pour la méditerranée aux contours de plus en plus flous a brandi «un autre espace économique et de sécurité commun» regroupant l'UE, la Turquie et la Russie. La Russie qui retrouve sa place sur l'échiquier international et compte jouer un rôle dans la paix au Proche-Orient, ne projette-t-elle pas d'abriter une conférence internationale de paix sur cette question ? Quel rôle compte jouer la France et que peut lui apporter la Turquie dans le nouvel espace qu'elle souhaite lui consacrer ? Il faut dire que l'atout du pays d'Atatürk sur la question est déterminant : pays à cheval entre le Proche-Orient et l'Occident au régime laïc, il devient de fait la pierre angulaire des pourparlers israélo-palestiniens et américano-iraniens. Washington l'a saisi, d'où l'interférence d'Obama en sa faveur en France à l'occasion du 65e anniversaire du débarquement des Alliés en Normandie ; sans vouloir faire dans l'ingérence, Obama a rappelé l'intérêt de cette adhésion qui, selon le président américain, renforcera les liens d'amitié avec ces pays dont la France. Reste toutefois un défi de taille qu'Obama compte relever, à savoir appliquer des mesures coercitives contre l'Etat hébreu pour arrêter la colonisation israélienne sur les terres palestiniennes, mais d'abord arrivera-t-il à réunir tous les protagonistes palestiniens. Pour le politologue Nasser Lahham, spécialiste du conflit israélo-palestinien et rédacteur en chef de presse de Ma'an News Agency, la partie n'est pas gagnée.