Les habitants de la cité des 1100 logements, située au chef-lieu de la wilaya de Bouira, ne décolèrent pas. Ils sont revenus à la charge hier en organisant un sit-in de protestation devant le siège de la daïra pour réitérer leur demande de logement social. Le président de l'association du quartier a affirmé qu'aucun responsable n'a daigné se déplacer pour les rencontrer. «Personne n'est venu à notre rencontre. Ils nous évitent. Cela fait plusieurs mois que nous venons ici, mais les responsables ne veulent pas nous expliquer pourquoi ce problème peine à être réglé. Nous attendons qu'ils nous disent une fois pour toutes si notre calvaire prendra fin ou s'il va continuer encore des années. Nous sommes dans le flou total», a-t-il déclaré. Ce dernier a affirmé que, durant la matinée d'hier, plusieurs personnes ont été reçues par le chef de daïra. Il se demande pourquoi ce deux poids deux mesures. «Nous sommes une association. Nous représentons des dizaines de familles qui vivent dans de mauvaises conditions et qui ne demandent que leur droit à un logement pour vivre décemment», ajoute-t-il. Il faut souligner que plusieurs familles vivent dans des conditions inhumaines. Des F3 sont partagés par plusieurs familles. «Plusieurs familles partagent un seul appartement de trois pièces. C'est intenable. Mes frères et moi dormons dans la salle de bains que nous avons aménagé en chambre», souligne un jeune du quartier. Ces familles habitent dans cette cité depuis les années 1980. La dernière fois que certaines d'entre elles ont bénéficié de logements c'était en 2006. Au cours de ces vingt dernières années, les familles se sont agrandies et les appartements de trois pièces s'avèrent aujourd'hui trop étroits pour plusieurs membres d'une famille. «Le jeune qui avait à ce moment-là 12 ou 14 ans est, aujourd'hui, père de famille et vit toujours avec ses parents et ses frères», dit un autre protestataire. Les membres de l'association et d'autres citoyens du quartier venaient, chaque mardi, pendant plusieurs semaines, pour protester. Rien n'a changé depuis. «Nous demandons qu'ils prennent en charge ces familles, ne serait-ce qu'un petit nombre à chaque fois. Ce sera une famille en moins qui en finira avec la misère», poursuit le président de l'association. Il ajoute que des rumeurs courent depuis quelques temps sur une distribution de logements au mois de mars ou avril. Mais aucune autorité n'a voulu confirmer ces informations, conclut-il.