Les regards, mi-amusés, mi-curieux, des responsables et des surveillants encadrant le déroulement des épreuves du baccalauréat au centre d'examen Youghourta de Constantine n'ont guère intimidé Mme Samia B., une mère de six enfants qui tient par dessus tout à obtenir son «bachot». Rien ne semble entamer l'aplomb de cette mère de trois filles et de trois garçons qui affirme avec une belle résolution que le baccalauréat sciences expérimentales est à portée de (sa) main. Cette candidate hors normes, qui s'apprête à fêter le 14 juin son 45e printemps, veut aussi, dit-elle, aider à sa manière son fils cadet qui s'est également présenté, mais dans un autre centre d'examen, pour subir le même examen «dans l'espoir de rejoindre son frère et sa sœur, déjà sur les bancs de l'université». Son quatrième enfant s'apprête, quant à lui, à franchir le même palier, l'année prochaine, puis ce sera au tour des «deux derniers, actuellement collégiens», explique fièrement cette mère de famille, humble et modeste au point de refuser d'être prise en photo et de dévoiler son identité. Juin, son mois de naissance, lui, semble augurer d'un bon présage en lui inspirant confiance et en attisant sa détermination à s'appliquer davantage afin de rivaliser, voire surpasser (son) fils avec qui elle avoue avoir passé d'interminables heures de révision et de préparation, «rien que pour le soutenir et étancher par-là même (sa) soif d'apprendre», a-t-elle fait remarquer. «Au premier trimestre de l'année scolaire 1982-1983, j'étais bien obligée de quitter prématurément les bancs du lycée Hihi El Mekki où je poursuivais mes études de 2e année secondaire en sciences de la nature et de la vie», a précisé Mme Samia à l'APS, dans le préau même du lycée Youghourta, à l'issue de la première épreuve qu'elle venait de subir et qu'elle a trouvée «très abordable». Si elle avoue aujourd'hui regretter cette rupture due au mariage, elle ne manque pas de «remercier Dieu de l'existence du centre d'enseignement à distance» qui lui a permis d'élever son niveau scolaire pour pouvoir composer aujourd'hui et donner à ses enfants et à tous les candidats un bel exemple de volonté et de détermination. 150 personnes handicapées passent les épreuves Près de 150 personnes handicapées, dont des non-voyants et des malentendants, passent les épreuves du baccalauréat 2009, a annoncé hier le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Djamel Ould Abbas. Intervenant en marge des travaux du conseil national des personnes handicapées, M. Ould Abbas a rappelé que 150 personnes handicapées passaient cette année les épreuves du baccalauréat, affirmant que «toutes les conditions leur ont été garanties». Même les sujets en braille n'échappent pas aux fuites Le problème qui s'est posé cette année, précise le ministre, réside dans l'absence d'impression des sujets en braille, d'où les entretiens qui ont eu lieu avec le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid. Il s'agissait d'éviter «des fuites dans les sujets d'examen s'ils avaient été imprimés en braille», a précisé M. Ould Abbas, ajoutant avoir convenu avec M. Benbouzid «d'entamer cette opération à partir de 2010». 853 personnes handicapées se sont présentées cette année pour passer les examens de fin d'année pour les trois cycles d'enseignement.