Alassane Ouattara a accordé la nationalité ivoirienne à son ancien homologue burkinabè Blaise Compaoré, en exil à Abidjan, après avoir été chassé du pouvoir en 2014. L'annonce a été publiée au Journal officiel il y a plus d'un mois, et rapportée hier par des médias. L'ex-président burkinabè Blaise Compaoré, en exil en Côte d'Ivoire depuis la chute de son régime en octobre 2014, a obtenu la nationalité ivoirienne après en avoir fait la demande, ont rapporté mardi 23 février les médias nationaux. « Monsieur Compaoré Blaise, né le 3 février 1951 à Ouagadougou (...) est naturalisé ivoirien», établit un décret publié dans le Journal officiel ivoirien le 18 janvier 2016. Ce décret, signé par le président ivoirien, Alassane Ouattara, est cependant daté du 17 novembre 2014, soit moins d'un mois après la chute de Blaise Compaoré le 31 octobre 2014 à la suite d'une insurrection populaire - après 27 années de règne au Burkina Faso. Il est inculpé d'« attentat contre la sûreté de l'Etat, complicité d'assassinat et complicité de recel de cadavre », est visé depuis décembre 2015 par un mandat d'arrêt international pour son implication présumée dans la mort de l'ancien chef d'Etat Thomas Sankara. «Parmi les causes qui peuvent entraîner le refus d'extradition il y a, par exemple, la peine de mort» requise par le code pénal burkinabè pour la complicité d'assassinat, avait souligné le commissaire du gouvernement du Burkina, le lieutenant-colonel Norbert Koudougou. «Rien que pour cette raison, la Côte d'Ivoire pourrait en venir à refuser l'extradition », avait expliqué l'officier, cité par des titres de presse.