L'humoriste Mustapha Seghiri s'est essayé, jeudi soir, à diagnostiquer à sa manière l'amour dans notre société au cours d'un spectacle hilarant présenté sur les planches du théâtre régional de Constantine dans le cadre du mois du monologue. S'il ne peut pas être sûr que sa façon de voir ait convaincu le public, Seghiri peut être certain que son humour décapant, son imagination débordante et son énergie pétillante ont enchanté l'assistance et l'ont, en tout cas, «plié» de rire. De saynètes en saynètes, le comédien, loufoque et «saugrenu» à souhait, a évoqué le concept souvent «flou» de l'amour dans notre société, les relations complexes et le syndrome de Cendrillon qui «affecte» chaque femme. L'artiste, se désignant comme «un séducteur précoce», a raconté son amour pour son enseignante alors qu'il n'était encore qu'un petit élève dans une école primaire et détaille son «impossible idylle» et les mimiques moqueuses de l'institutrice, tout juste attendrie, mais évidemment insensible à ses sérénades répétées. Mustapha, qui en connaît un petit bout lorsqu'il s'agit «d'accrocher» les spectateurs, aborde le romantisme à l'eau de rose «vendu» le 14 février à la St-Valentin, et fait miroiter, dans des situations cocasses, l'amour-sentiment devenu «un bien de consommation à rentabilité immédiate». Volubile en diable, le comédien raconte ses autres histoires d'amour, toutes sans happy end, et évoque les histoires de princesses et de Cendrillons avec lesquelles la société bourre la tête des filles qui voient dans le propriétaire de chaque beau bolide le prince charmant tant attendu. Pensif par moment, lançant certaines idées qui pourraient finalement donner à réfléchir, Mustapha Seghiri s'interroge sur l'amour «entre théorie et pratique» et se demande si l'amour doit «combler nos failles ou guider vers la certitude d'être heureux».