Officiellement, le deuxième congrès de l'opposition, dit de Mazafran II, aura lieu à la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda. La demande d'autorisation a été déposée, hier, au niveau des services de la Drag de la wilaya d'Alger, par le parti d'Ali Benflis, Talaie El Hourriyet. Le choix dudit lieu s'est finalement «imposé» à l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Isco) qui n'est pas parvenue à arracher l'autorisation pour la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf ni pour le chapiteau de l'hôtel Mazafran ou encore le Hilton, explique Smaïl Saïdani, membre de la commission politique de préparation de cette seconde conférence prévue pour le 30 mars prochain. «Nous tablions sur un évènement grandiose avec une présence d'environ 2000 participants. Mais, comme la Coupole nous a été tout simplement refusée au même titre que les chapiteaux ou autres salles qui pouvaient contenir un nombre pareil, nous avons fini par opter pour la mutuelle de Zéralda qui a donné son accord», précise M. Saïdani, joint hier par nos soins. C'est le parti de l'ex-chef du gouvernement, Ali Benflis, qui a donc «été mandaté par l'Isco pour déposer la demande». Ceci, au moment où la liste des participants a été réduit «à 500 personnes maximum, selon la capacité de la salle», regrette notre source. S'agissant de la réponse des services de la Drag, «aucun problème ne devrait se poser puisque les responsables de la mutuelle ont déjà donné leur accord». L'Isco ne veut pas perdre trop de temps. Une course contre la montre est désormais entamée pour finaliser l'avant-projet politique qui constituera le centre des débats à la deuxième conférence de fin mars. Mais pas que ça, puisqu'il est aussi question de convaincre des personnalités et partis politiques de se joindre au rendez-vous. Des noms sont déjà sur les tablettes de l'opposition. «Un consensus» est acquis pour inviter l'ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche, l'ancien président de l'APN Karim Younès, l'ex-ministre des Affaires étrangères Ahmed Taleb Ibrahimi, le moudjahid Lakhdar Bouregaâ et la constitutionnaliste Fatiha Benabou, précise Smaïl Saïdani. Ajoutant que «des contacts préliminaires ont déjà été entrepris». C'est le cas aussi pour le Front des forces socialistes (FFS) que l'Isco ne désespère pas d'avoir à sa table le 30 mars. En tout cas, la liste définitive sera arrêtée, mercredi prochain, lors d'une réunion des trois commissions «logistique, politique et protocole et communication». Quant à l'état-major de l'Isco, «une ultime réunion est prévue pour le 23 mars prochain où il sera question d'approuver tous les préparatifs, documents et listes d'invités liés à Mazafran II», a fait savoir Younès Sabeur Chérif de Jil Jadid. Reste à savoir si les invités ciblés par l'Isco donneront leur accord, sachant la réticence jusqu'à présent des Hamrouche et Ibrahimi à s'exprimer sur le projet de «transition démocratique» défendu par l'opposition réunie. Le FFS, pour sa part, ne veut pas lâcher son initiative de «reconstruction du consensus national», laquelle a été reportée à maintes reprises, faute d'adhésion des ténors politiques, dont les principaux partis du pouvoir et de l'opposition. En tout état de cause et malgré le peu d'engouement qui précède la tenue de la conférence dite de Mazafran II, ses acteurs restent «déterminés» à réussir leur pari, même si le pouvoir semble bien parti pour imposer sa propre feuille de route pour des «réformes politiques» à travers une révision constitutionnelle adoptée et des «solutions à la crise économique» en votant une loi des finances des plus décriées.