Le deuxième congrès de l'opposition, après celui du Mazafran du 10 juin 2014, aura finalement lieu le 27 mars, et non pas le 18 février comme prévu initialement. Les membres de l'Instance de suivi et de concertation (Isco), réunis jeudi au siège du mouvement El Islah, veulent se donner plus de temps et ratisser aussi large que possible pour faire de cette rencontre un rendez-vous au moins aussi «historique» que l'était celui de Mazafran I. Pour préparer cette rencontre, l'Isco, composée de la Coordination des libertés et de la transition démocratique (CLTD), du pôle des forces de changement et des personnalités publiques, a installé une commission politique au sein de laquelle sont représentés tous les membres. Cette commission arrêtera les modalités d'organisation de la rencontre de l'opposition avec tous les aspects (documents qui seront soumis aux travaux, aspect logistique, recommandations, ordre du jour…», explique Sofiane Djilali, président de Jil Jadid, joint hier au téléphone. Dans le communiqué final qui a sanctionné la réunion de jeudi, rendu public hier, l'Isco a fait savoir que ses membres ont insisté pour élargir l'initiative de l'opposition aux mouvements syndical et associatif. La commission politique sera également chargée de contacter les partis de l'opposition non membres de l'Isco pour les inviter à prendre part à la rencontre du 27 mars. Le FFS, le PT, AHD 54, le PLJ et les syndicats autonomes sont parmi les priorités des dirigeants de l'Instance même si la participation de ces partis n'est pas acquise d'office. Le FFS nous a expliqué par la voie de son premier secrétaire Mohamed Nebbou, que si le parti participera (la question n'a pas été discutée par les instances du parti), «ce sera par esprit du consensus». Soit le même esprit qui a poussé le parti à «répondre favorablement», précise Nebbou, aux invitations de l'opposition pour le congrès de Mazafran I et du pouvoir pour les consultations autour de la révision de la Constitution. En tout cas, la commission politique se réunira le 28 février au siège du RCD pour évaluer le travail qui aura été fait entre-temps. La Constitution du pouvoir rejetée Les membres de l'Isco ont réagi également au projet de révision constitutionnelle présenté par la présidence de la République. Dans son communiqué, elle a dit rejeter le texte dans sa globalité. «L'Isco rejette le projet de révision constitutionnelle qui est loin d'être consensuel, présenté par un pouvoir du fait accompli, autoritaire et non habilité (à le faire) en l'absence du peuple algérien (…) L'instance voit que l'élaboration de la Constitution doit émaner d'une véritable volonté populaire qui exprime l'aspiration du peuple à la liberté et la dignité», souligne l'Isco. Quid des amendements salués unanimement comme l'officialisation de tamazight ? «On a effleuré le contenu des amendements. C'est toute la démarche qui est rejetée», explique Sofiane Djilali. L'Isco a déploré, en outre, «l'impuissance du gouvernement du système établi» à faire face à la baisse continue des prix du pétrole, refusant «le recours du gouvernement à la punition du peuple» en lui faisant assumer «la situation provoquée par son propre échec». Appelant le pouvoir à cesser d'utiliser la force contre les manifestations pacifiques des citoyens, l'Isco a affirmé que «l'opposition est plus que jamais déterminée à continuer sa lutte pacifique avec le peuple pour arracher ses droits confisqués».