La Haute représentante aux Affaires étrangères de l'UE, Federica Mogherini, a plaidé pour une solution politique juste qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes de la Charte de l'ONU. Le royaume chérifien vient d'essuyer un nouveau désaveu pour sa politique d'occupation. Après les déclarations du responsable de l'ONU, Ban Ki-moon, en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui, dimanche à Alger, c'est au tour de la Haute représentante aux Affaires étrangères de l'UE, Federica Mogherini, de réaffirmer le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même en soutenant que le «Sahara occidental est un territoire non autonome éligible à l'autodétermination». Mme Mogherini répondait, mardi par écrit, à l'eurodéputé Miguel Viegas qui l'interpellait sur les conséquences de l'annulation de l'accord agricole UE-Maroc. Controversé, l'accord conclu en 2012 entre le Maroc et l'UE a été, en effet, annulé par une décision de la Cour de justice européenne suite à une plainte déposée par le Front Polisario au motif que l'accord s'appliquait au Sahara occidental occupé. La sentence de la Haute représentante de l'UE intervient, par ailleurs, deux jours à peine après la tournée régionale du Secrétaire général de l'ONU en Mauritanie, au Sahara occidental et en Algérie. Au Sahara occidental, Ban Ki-moon a constaté une situation très préoccupante des réfugiés sahraouis. Il a rappelé à cette occasion que «Les Sahraouis ont le droit à la dignité, à la protection de leurs droits humains et surtout à jouir de leur droit à l'autodétermination. Ban Ki-moon a déploré d'autre part que «la résolution de la question du Sahara occidental a beaucoup tardé», et que «la communauté internationale a longtemps négligé ce conflit et doit réagir». Est-ce donc un tournant déterminant en faveur des Sahraouis qui vivent sous occupation depuis 40 ans ? En tout cas, à la lumière des déclarations et la prise de position franche de l'UE à travers sa Haute représentante aux Affaires étrangères, il est fort à parier que la question sahraouie prenne une voie de résolution décisive. «Les principes fondamentaux applicables aux territoires non autonomes sont fixés par l'article 73 de la Charte des Nations unies qui accorde à ces territoires un droit inaliénable à l'autodétermination», a écrit encore la Chef de la diplomatie de l'UE avant d'ajouter que «l'UE soutient pleinement les efforts du Secrétaire général des Nations unies pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes de la Charte de l'ONU», a insisté Mme Mogherini. Isolé diplomatiquement et sentant le vent tourner en sa défaveur, le Maroc n'a pas trouvé mieux que de s'en prendre en des termes violents, hier, au Secrétaire général de l'ONU après ses déclarations lors de sa visite à Alger. Ainsi, le gouvernement du royaume du Maroc s'est dit outré après avoir constaté, s'agissant aussi bien du déroulement de cette visite que du contenu des déclarations prononcées, que le Secrétariat général «s'est départi de sa neutralité, de son objectivité et de son impartialité, affichant ouvertement une indulgence coupable avec un Etat fantoche, dépourvu de tous les attributs, sans territoire, ni population, ni drapeau reconnu», lit-on dans un communiqué du gouvernement marocain.