Les propriétaires des fusils de chasse confisqués par l'Etat en 1993 à Bouira durcissent le ton. Des dizaines d'entre eux ont protesté, hier, et ce, pour la énième fois depuis plus de dix ans. Ils veulent que les fusils confisqués leur soient restitués. «Nous voulons nos fusils, pas autre chose. Nous n'avons pas besoin de nouveaux fusils ni d'indemnités. Nous réclamons nos fusils qui nous ont été confisqués depuis 1993. Ni plus ni moins», a déclaré Guerrache Abdelkader, représentant des propriétaires de fusils de chasse. Lors de sa visite à Bouira, le ministre de l'Intérieur leur a affirmé que leurs biens leur seront restitués dans les plus brefs délais et que pour les fusils endommagés, l'Etat était prêt à les remplacer par de nouveaux. Depuis un peu plus d'une semaine, un responsable de la wilaya a déclaré aux concernés qu'il n'y aura pas de restitution, mais une indemnisation. «Le ministre de l'Intérieur nous a fait cette promesse, mais dès qu'il a quitté la wilaya, il nous a oubliés», dit M. Guerrache. Ce dossier a fait couler beaucoup d'encre durant ces treize dernières années. Des mouvements de protestation sont menés chaque semaine. Le Premier ministre et tous les ministres qui ont succédé au département de l'Intérieur s'étaient engagés à prendre en charge la revendication de milliers de personnes. Les promesses n'ont pas été tenues. Les propriétaires qui sont sortis dans la rue hier se sentent trahis. Pour eux, toutes les promesses faites par les hauts responsables n'étaient que de la poudre aux yeux. «Nous n'acceptons pas d'être menés en bateau encore des années. Ils nous ont promis que tous les fusils seront restitués fin 2014. Mais à ce jour, rien n'a été fait. Le gouvernement n'a pas tenu ses promesses», souligne le représentant des propriétaires de fusils. Ces derniers semblent de plus en plus déterminés à aller jusqu'au bout de leur revendication. Ils prévoient des actions de protestation qui risquent bien de s'inscrire dans la durée. «D'autres actions de protestation seront menées chaque semaine. On ne va pas se taire cette fois-ci. Il s'agit de nos biens, notre droit et notre dignité. Les pouvoirs publics nous obligent à radicaliser nos actions par leurs revirements. Nous fermerons l'autoroute Est-Ouest s'il le faut», menacent-ils. Le nombre de fusils de chasse qui n'a pas été encore restitué dépasse les 8300. L'opération de restitution lancée en 2012 n'a pas été poursuivie par les pouvoirs publics. Près de 1500 fusils seulement avaient été rendus à leurs propriétaires à cette période-là.