"Il reste deux mois et demi pour arriver à fin décembre, soit 10 semaines. Nous exigeons la restitution d'un quota de 850 armes par semaine, sinon nous radicaliserons nos actions avec des sit-in quotidiens." Les propriétaires de fusils de chasse, dont les armes ont été confisquées au cours des années 1990, sont revenus à la charge hier matin en investissant la place publique à Bouira. Ils étaient plusieurs dizaines à s'être donné rendez-vous pour se concerter et décider de la démarche à suivre afin de rentrer dans les plus brefs délais en possession de leurs armes. "En une année et demie, les autorités nous ont restitué 1500 fusils, alors que 8000 propriétaires attendent toujours leurs armes. A ce rythme, il faudra plus de 10 ans pour clore ce dossier. Nous exigeons le traitement en urgence de cette affaire pour classer définitivement ce qui s'apparente à une négligence flagrante des pouvoirs publics !", clamera Recham Brahim, un des porte-parole de la coordination pour la restitution des fusils de chasse. Guerrache Abdelkader, originaire de Aïn Bessam, abondera dans le même sens et sera plus radical dans ses propos, en donnant un ultimatum aux autorités concernées : "Le ministre de l'Intérieur lui-même a déclaré récemment que les procédures de restitution ou d'indemnisation des armes confisquées seront accélérées, et des instructions ont été données dans ce sens, mais force est de constater que les applications traînent en longueur. Le délai de fin décembre a été annoncé comme étant la date ultime à laquelle tous les propriétaires des fusils de chasse seront soit indemnisés, soit leurs armes leur seront restituées, mais à ce rythme, il faut au moins dix ans. Pour cela, nous mettons en garde les autorités, nous voulons que le nombre de 850 fusils soient restitués par semaine, sinon nous changerons notre manière de revendiquer." Pour les contestataires, il est impératif que ce nombre soit atteint : "Il reste 2 mois et demi pour arriver à fin décembre, soit 10 semaines. Nous exigeons la restitution d'un quota de 850 armes par semaine, sinon nous radicaliserons nos actions avec des sit-in quotidiens", poursuivra notre interlocuteur. Seront prévues des actions de rue comme "la fermeture de l'autoroute Est-Ouest, des sit-in devant toutes les institutions civiles et militaires jusqu'à la réception effective de 850 armes par semaine", déclarent les protestataires. Par ailleurs, certains propriétaires dont les armes leur ont été restituées déplorent le fait d'avoir récupéré leur bien en un état défectueux et que personne n'est en mesure de les recevoir pour recevoir leurs doléances. Une situation délicate que les protestataires ont pris en compte et dénoncent énergiquement : "Venez voir par vous-même l'état dans lequel certaines armes ont été restituées... Elles sont inutilisables !'' Les vieillards, pour la plupart des anciens moudjahidine et des enfants de chahid, réitèrent leurs promesses de passer à des actions musclées si leur exigence ne trouve pas une oreille attentive.