Les disparités entre les deux sexes dans le milieu professionnel sont une réalité. Ce fait touche tous les domaines, et celui de l'architecture n'est pas en reste même de l'autre côté de la Méditerranée. «La valorisation de notre travail est un acquis. La femme dans notre société contemporaine a un rôle polyvalent. Bien que de plus en plus secondée par l'homme, elle gère son travail professionnel, familial et domestique d'une main de maître. Il ne devrait pas y avoir de différence entre les hommes et les femmes dans notre métier, seul le talent prime», a indiqué Adridna Cantis, architecte conservatrice, critique et auteure espagnole, avant-hier lors de la conférence sur la femme et l'architecture tenue à l'Institut Cervantès d'Alger. Cette spécialiste a affirmé que le combat des femmes architectes est une réalité en Espagne. «Notre capacité d'adaptation a été mise à rude épreuve. Nous avons prouvé que nous étions capables d'assumer un travail qui demande beaucoup de temps et de disponibilité, tout en ayant une famille», ont indiqué des femmes architectes espagnoles dans le film documentaire Femmes Architectes projeté lors de la conférence. «Notre génération n'a pas les mêmes problèmes que l'ancienne», dira Blanca, jeune étudiante à l'école d'architecture de Madrid. «Les disparités ne sont pas vécues de la même façon, et on n'a pas les mêmes obstacles», poursuit la jeune étudiante. Par ailleurs, Mme Hasna Hadjilah, architecte, enseignante à l'EPAU (Ecole Polytechnique d'architecture et d'Urbanisme d'Alger) et membre fondateur du Synaa (Syndicat National des Architectes Agréés Algériens), dira qu'en Algérie, «la formation d'architecte, on y a accède facilement sur la base d'un Bac ou d'un concours. Et durant nos études, on est traitées de la même façon ; il y a même plus de femmes que d'hommes. Mais une fois dehors, on n'a pas les mêmes opportunités». Elle indiquera qu'une fois le diplôme en poche, les femmes ont tendance à s'orienter plutôt vers l'enseignement en évitant le terrain. Le domaine professionnel a changé
«La disparité ne réside pas dans le fait d'être un homme ou une femme pour exercer l'architecture, c'est l'exercice de la profession en lui-même qui s'inscrit dans un contexte et un environnement très difficiles pour l'épanouissement de la femme. C'est un métier dur qui demande de la disponibilité et beaucoup de temps, et c'est la raison pour laquelle beaucoup de femmes le fuient. Personnellement, je ne suis plus aussi à l'aise même dans ma propre agence que dans les années 1980», dira Mme Harchaoui, avant de poursuivre : «La disparité entre les deux sexes est encore plus présente quant il s'agit de commandes privées, et là, les carnets de nos confrères hommes sont beaucoup plus étoffés que les nôtres».