Après le démantèlement du marché de gros de Semmar, le ministre du Commerce Bakhti Belaïb a promis aux commerçants de reprendre leurs activités le plus tôt possible. Lors d'une rencontre jeudi dernier avec les commerçants de ce marché au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Belaïb a indiqué qu'une assiette foncière de 80 hectares à Baba Ali (Birtouta), à proximité de l'autoroute, a été prévue où sera réalisé un espace commercial conformément aux critères internationaux. Il a été convenu avec les commerçants qui prendront en charge le financement du projet de créer une entreprise qui s'occupera du design et de la réalisation, selon le ministre qui a annoncé également l'association de la société de réalisation et de gestion des marchés de gros des fruits et légumes, Magro, qui «détient une expérience dans la réalisation de ces projets». Cependant, il n'a pas exclu la possibilité d'une contribution du gouvernement si les commerçants ne parvenaient pas à assurer son financement intégral, affirmant qu'il suivra personnellement ce projet commercial pour aplanir tous les obstacles qui entraveraient sa réalisation conformément aux instructions du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. D'autre part, Belaïb a souligné que la réalisation de ce marché était une expérience pilote pour d'autres marchés similaires dans le but de mettre fin définitivement aux marchés informels. Le marché Semmar, considéré comme le plus important marché de produits alimentaires, compte 800 commerçants et offre plus de 20 000 emplois, selon les chiffres de l'UGCAA. Edifié depuis plus de vingt ans, il s'est étendu de manière informelle. La Direction du commerce d'Alger a effectué un recensement de près de 450 commerçants détenteurs d'un registre de commerce (65% du nombre global) pour leur permettre de bénéficier de locaux à l'intérieur du nouveau marché. Cependant, Elle a constaté que, pour différentes raisons, de nombreux commerçants ne possédaient pas de registre de commerce. Aussi, elle a décidé d'élaborer deux listes, la première comportant les noms de commerçants ayant un registre de commerce de façon régulière et la deuxième les noms de ceux n'ayant pas renouvelé leurs registres. La deuxième liste sera étudiée au cas par cas pour s'assurer de l'habilité des commerçants à bénéficier d'un local au marché de Baba Ali. Belaïb a insisté dans ce sens sur la nécessité de construire un marché qui peut accueillir tous les commerçants détenant un registre de commerce pour pouvoir ensuite étudier les cas des autres et d'intégrer ceux qui le méritent dans la nouvelle structure. Le secrétaire général de l'UGCAA, Salah Souilah, a affirmé pour sa part la nécessité d'accélérer la réalisation du nouveau marché de produits alimentaires et de respecter les délais de réalisation (deux ans), affirmant l'engagement des commerçants à financer cette structure commerciale. Souilah a toutefois émis des réserves concernant l'implication de la société publique Magro dans la réalisation de ce marché d'autant que cette dernière avait accusé des retards dans la livraison des huit marchés qu'elle devait réaliser, selon lui. Le secrétaire général de l'UGCAA a préconisé par ailleurs l'implication d'entrepreneurs privés pour la réalisation du projet.