Lutte n Le gouvernement a décidé l'éradication du marché informel de gros des produits alimentaires et son transfert vers un autre site plus approprié. A travers cette délocalisation, les autorités semblent passer à une vitesse supérieure dans l'éradication de l'informel et son intégration dans le circuit légal. En effet, ce plus grand comptoir de la capitale, fournissant les vivres aux wilayas du centre et employant plus de 20 000 travailleurs, reflète, à la fois, l'essor du marché informel, l'anarchie qui caractérise la distribution et renseigne, surtout, sur le flot de liquidités qui échappent à tous les contrôles. Et l'espace devant abriter le futur marché régional de gros des produits agroalimentaires en remplacement de celui de l'ex-Semmar, devrait être défini très prochainement, a indiqué hier lundi, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, qui a noté que deux sites ont été proposés par les commerçants. S'exprimant lors d'une réunion avec l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), le ministre a souligné la nécessité de trancher rapidement sur le site du projet afin de transférer le marché informel de gros de Gué de Constantine (ex-Semmar) vers un espace moderne. Après avoir écouté les représentants des commerçants de cet espace informel qui ont proposé deux sites, un à Gué de Constantine de 57 hectares et un autre à Baba Ali dans la daïra de Birtouta (sud-ouest d'Alger), le ministre a instruit les responsables de son département d'identifier ces sites en coordination avec les autorités locales afin de trancher le plutôt possible sur l'espace devant abriter le projet. «La décision doit être prise durant la semaine prochaine sur un espace devant abriter ce projet», dont les commerçants ont proposé de financer la réalisation, a indiqué le ministre. Le secrétaire général de l'UGCAA Salah Souilah a souligné qu'une assiette foncière de plus de 40 hectares est nécessaire pour réaliser une telle infrastructure commerciale qui doit abriter, outre les locaux commerciaux, d'autres commodités liées à la restauration, à la sécurité mais aussi une banque. Comptant un total d'environ mille (1 000) commerçants, le marché de gros de Gué de Constantine situé dans une zone d'habitation ne répond pas aux normes d'exercice de cette activité, alors que 20% des commerçants exercent sans registre de commerce, selon le SG de l'UGCAA. La plupart des grossistes des fruits et légumes ou de produits alimentaires exercent dans l'informel d'où l'importance de créer un nouvel espace pour une meilleure organisation du secteur aux plans du contrôle, l'approvisionnement et la régulation. M. Souilah a indiqué ainsi, que l'Union aspire à créer d'autres marchés similaires dans les grandes villes comme Constantine et Oran. Cette organisation propose aussi la création d'un marché de gros de l'électroménager afin d'encourager la production nationale dans cette branche qui est en pleine expansion.